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Cour Inter-Américaine des Droits de l’Homme - Victime de violences policières à Standing Rock, empoisonnée par les industries minières, Casey Camp, de la nation PONCA témoigne en Jamaïque

publiée le 16/05/2019 par CSIA-Nitassinan

VICTIME DE VIOLENCES A STANDING ROCK, EMPOISONNÉE
PAR LES INDUSTRIES MINIÈRES, CASEY CAMP, PONCA, TEMOIGNE EN JAMAIQUE

“Ils nous ont attachés. Ils nous ont jetés au
sol et nous ont embarqué dans des bus jusqu’à la cave de la Prison du Comté de Morton, puis nous ont enfermés dans des chenils, après avoir tatoué des numéros sur nos bras, comme pour les Juifs conduits aux chambres à gaz.”
- Casey Camp, Ponca

KINGSTON, Jamaïque – Casey Camp Horinek, membre du Conseil Tribal Ponca, a parlé de la fracturation hydraulique génocidaire et de l’industrie du pétrole et du gaz qui empoisonne son peuple, le sol, l’air et l’eau.

A la Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme en Jamaïque, Casey a aussi raconté comment elle-même et d’autres Protecteurs de l’Eau avaient subi des violences à Standing Rock.

Casey parla aussi de son grand-père, qui avait
marché tout au long de la Piste des Larmes. A huit ans, il avait fait plus de 1000 km à pied. Un des membres de son peuple sur trois mourut durant cette marche.

Le territoire Ponca avait été volé par le gouvernement fédéral, selon le Traité de 1868. Le peuple de Casey, les Ponca, était de la région du fleuve Missouri et a été déporté de force en Oklahoma.

“Nous vivons maintenant dans une zone entièrement affectée par les industries minières” dit-elle des terres Ponca en Oklahoma.

Casey, membre élue du Conseil Ponca, est Gardienne du Tambour Héréditaire de la Société des Femmes.

Dans ses salutations, Casey remercia les Arawak, ancêtres de Jamaïcains.

Parlant des conséquences de la fracturation, Casey dit qu’il y avait eu 10 000 tremblements de terre, en Oklahoma, au cours des cinq dernières années, des tremblements de terre causés par l’homme, à cause
des industries minières. L’une d’elle est la Raffinerie Phillips 66. L’eau a été empoisonnée.

“Tous les êtres à quatre pattes, à nageoires ou ailés, et tous ceux qui vivent sous terre, ont été touchés. On ne peut pas cultiver de produits bio dans un rayon de plus de 12 km.”

“Chaque famille a des membres souffrant de cancers et de déficiences immunitaires. Beaucoup d’enfants ne vivent pas jusqu’à la naissance.”

“Transformer en marchandises tout ce qui est sacré est un crime”, dit-elle à la Commission.

La Nation Ponca a établi un statut des Droits de la Nature, ce qui permettra de traiter les affaires devant les tribunaux. “Nous convoquerons des gens devant le Tribunal Ponca.”

Lorsqu’elle entendit parler de Standing Rock, elle y alla pour prier. Elle voulait protéger l’eau du fleuve Missouri et les tombes de ses ancêtres en aval.

Elle est aussi allée à Standing Rock pour rencontrer des responsables de la préservation historique.

Le 27 octobre 2016, des Protecteurs de l’Eau protégeaient le Camp du Traité. “Standing Rock, c’était nos alliés.”

L’oléoduc, Dakota Access Pipeline, n’avait pas été autorisé à passer par une région “Blanche” au nord de Standing Rock.

Casey raconta comment les Protecteurs de l’Eau de Standing Rock avaient subi des violences.

“Il y avait des hélicoptères, des avions, des drones, des gens armés, des canons assourdissants, des grenades à percussion, de gaz poivré, et des centaines d’agents en tenue d’émeutes qui se ruaient sur nous et commencèrent à nous brutaliser.”

“Ils nous ont frappés au sol, alors que nous étions en train de prier, par centaines de femmes, d’hommes et d’enfants sans armes.”

“Ils nous ont attachés. Ils nous ont jetés au sol et traînés dans des bus jusqu’à la cave de la Prison du Comté de Morton et enfermés dans des chenils après avoir inscrit des numéros sur nos bras, comme pour les Juifs emmenés dans les chambres à gaz.”

“Ils nous ont gardés dans des chenils, à même le sol en béton.”

“C’était mon numéro. Le numéro 138,” dit-elle en montrant le numéro sur son bras.

En tout, 142 personnes ont été arrêtées ce
jour-là.

Article et photos par Brenda Norrell
Censored News
15 mai 2019
Traduction : Christine Prat (CSIA-Nitassinan)