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L’ONU mènera une enquête sur la disparition et les meurtres de femmes autochtones au Canada

publiée le 13/12/2011 par CSIA-Nitassinan

Communiqué de l’Association des femmes autochtones du Canada (AFAC)

Ottawa (O.N.) (13 décembre 2011) - L’ONU mènera une enquête sur la disparition et les meurtres de femmes autochtones au Canada

(Ottawa) Le Comité des Nations Unies sur l’élimination de toute forme de discrimination à l’égard des femmes (Comité CEDAW) a décidé de mener une enquête sur les meurtres et la disparition de femmes et de filles autochtones au Canada. Formé de 23 experts indépendants de différents pays, le Comité est la principale instance des Nations Unies en ce qui concerne les droits des femmes. La décision du Comité a été annoncée aujourd’hui par Jeannette Corbiere Lavell, présidente de l’Association des femmes autochtones du Canada (AFAC), et Sharon McIvor de l’Alliance canadienne féministe pour l’action internationale (AFAI).

La procédure d’enquête est utilisée pour scruter ce qui, de l’avis du Comité, constitue des violations très graves de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. En janvier et septembre 2011, face fait que les gouvernements canadiens ne prennent pas de mesures efficaces à propos de ces meurtres et de ces disparitions, l’AFAI et l’AFAC ont demandé au Comité de faire enquête. Le Canada a signé le traité appelé protocole facultatif à la Convention, lequel autorise le Comité à examiner les allégations de violations « graves ou systémiques » de la Convention par la tenue d’une enquête. Maintenant que le Comité a officiellement lancé l’enquête, le Canada devra collaborer avec l’investigation.

« L’AFAI et l’AFAC ont demandé la tenue de cette enquête parce que la violence envers les femmes et les filles autochtones est une tragédie nationale qui exige une action immédiate et concertée », a dit Jeannette Corbiere Lavell. « Au Canada, le taux de violence est 3,5 fois plus élevé envers les femmes autochtones que les femmes non autochtones, et les jeunes femmes autochtones sont cinq fois plus susceptibles de mourir d’une mort violente. L’AFAC a documenté la disparition et les meurtres de plus de 600 femmes et filles autochtones au Canada sur une période d’environ 20 ans, et nous croyons qu’il pourrait y en avoir beaucoup plus. Les forces de l’ordre et les autres représentants des gouvernements ont été lents à répondre, ils ont eu souvent une attitude dédaigneuse quand quelqu’un signalait la disparition d’une femme de sa famille, les interventions ne sont pas coordonnées et elles sont généralement inadéquates. »

« Ces meurtres et ces disparitions résultent de la discrimination systémique et du déni de droits fondamentaux sur le plan économique et social », a dit Sharon McIvor, de l’AFAI. « Nous croyons que le Comité CEDAW peut jouer un rôle fondamental, non seulement pour obtenir justice pour les femmes et les filles mortes ou disparues, mais aussi pour prévenir des violations, en indiquant aux gouvernements canadiens les mesures qu’ils doivent prendre pour aller au fond du problème. Le Canada n’a pas respecté ses obligations en droit international des droits de la personne de prévenir la violence envers les femmes et les filles autochtones, d’enquêter sur la situation et d’y remédier. »

« Le Comité a réalisé une enquête sur des violations similaires au Mexique, il y a cinq ans, et nous prévoyons que, dans les grandes lignes, le processus sera le même ici, au Canada », a dit Mme McIvor. « Le Mexique a invité les représentants du Comité à se rendre sur place, et pendant leur visite, les représentants ont interviewé des familles de victimes, des représentants des gouvernements à tous les niveaux et des organismes non gouvernementaux. Le Comité a expliqué clairement dans son rapport d’enquête les mesures que le Mexique devait prendre au sujet des cas individuels et de la discrimination systémique qui sous-tend ces violations. Les groupes de femmes mexicaines disent que l’intervention du Comité a contribué à aiguillonner le gouvernement pour qu’il agisse, et nous espérons obtenir les mêmes résultats ici, au Canada », a dit Mme McIvor.


Pour obtenir plus d’information :

- Jeannette Corbiere Lavell, présidente,
Association des femmes autochtones du Canada, Tél. : 613‑899‑2343

- Sharon McIvor,
L’Alliance féministe pour l’action internationale, Tél. : 250-378-7479

Pour obtenir de l’aide :

- Claudette Dumont-Smith, directrice générale
Association des femmes autochtones du Canada, Tél. : 613-656-3004

- Shelagh Day, présidente, Comité des droits de la personne
L’Alliance féministe pour l’action internationale, Tél. : 604-872-0750

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Sources : http://www.nwac.ca/fr/media/release/01-01-12