Faite de batailles, d’espoirs, de regrets, et de victoires, 2017 aura été une année riche en événements, en bonheurs et en combats menés auprès des peuples autochtones. A cette même période, il y a tout juste un an, l’installation au pouvoir du président états-unien Donald Trump engendrait la relance de la construction de l’oléoduc DAPL à Standing Rock (Dakota du Nord) et l’évacuation du camp de résistance historique dont la réserve et ses terres furent le théâtre. Cela n’est pas un échec. Pour nos camarades auprès desquels nous nous levons, la lutte continue contre les autres projets d’extraction extrême en cours aux Etats-Unis et au Canada (Line 3, Trans Mountain de Kinder Morgan,…). Les mobilisations qu’impliquent ces preuves supplémentaires du néocolonialisme ambiant dont font preuves les états occidentaux – l’Europe comprise, à travers ses banques qui financent ces projets –, prennent des formes alternatives (telles que les Tiny House construites le long des 518 kms de l’oléoduc Trans Mountain en territoire Secwepemc).

Parce que ces projets ne pourront voir le jour sans financements, les campagnes de désinvestissement entamées au cours de l’année passée sont donc plus que jamais nécessaires. N’oublions pas que notre détermination est la clef et fait notre force. La décision de BNP Paribas, prise en octobre dernier, de se retirer de tous les projets d’oléoducs en cours en Amérique du Nord (soit plus d’1 milliard 300 millions d’euros) rappelle que nos efforts ne sont pas vains, et doit contribuer à nous donner l’énergie nécessaire à poursuivre dans ce sens.

L’année 2018 à venir nous offre une nouvelle fois l’occasion de soutenir et d’accompagner chacune des nations autochtones et souveraines de l’Alaska à la Terre de feu dans leurs revendications, qui ne les concernent pas seulement elles, mais aussi chacun.e.s d’entre nous, pour le présent et pour les générations futures, afin que tou.te.s puissent jouir du privilège que nous offre la Terre Mère de vivre en son sein. 2018, qui sera l’année de la célébration des 40 ans de notre association, est également une fenêtre ouverte sur de grands moments de partage, d’échange, et de joie, tels que le furent la 38ème édition de la Journée Internationale de Solidarité avec les Peuples Autochtones et la tournée de hip hop amérindien « Decolonize America ! Water Is Life » en présence des artistes et ami.e.s Alas, Nataanii Means, Tufawon, Witko et DJ B. Merci à eux et merci à tou.te.s les bénévoles et militant.e.s qui ont participé à nos côtés à ces moments, et continueront à le faire en cette nouvelle année 2018 !

— Le CSIA-Nitassinan