Nathan Phillips est membre de la nation Omaha et fondateur de la Native Youth Alliance. Il est vétéran de la guerre du Vietnam et était l’un des Water Protectors à Standing Rock. Le 18 janvier 2019 à Washington, D.C., avait lieu l’Indigenous Peoples March. En parallèle de cet événement, des étudiants de la Covington Catholic High School étaient venus manifester, entre autres, contre le droit à l’avortement. Arborant des casquettes "Make America Great Again", ils se sont ouvertement moqués de ce leader spirituel autochtone, alors qu’il chantait le chant de l’American Indian Movement.

International Leonard Peltier Defense Committee - ILPDC

Déclaration de Leonard Peltier en solidarité avec Nathan Phillips

Je viens juste de voir l’incident qui a eu lieu à Washington, D.C., où une manifestation de représentants du collectif blanc Make America Great Again (MAGA) (Rendre à l’Amérique sa Grandeur !) avec un aîné autochtone qui chantait une prière a pris un tournant épouvantable.

Le peuple des Cheyenne du Nord a donné cette chanson à l’American Indian Movement pour un chant d’honneur en 1972 après les 71 jours d’occupation du cimetière du massacre de Wounded Knee, qui est maintenant un mémorial, propriété d’une personne blanche... Pouvez-vous y croire ? Wounded Knee est une aire sacrée pour les peuples Lakota, où plus de 350 aînés, hommes, enfants et femmes avec des enfants à naître encore dans leurs ventres furent massacrées. Des comptes rendus documentés de soldats s’opposant au meurtre de bébés existent, néanmoins il y avait des soldats de la Cavalerie chevauchant autour des terres du massacre en agitant leurs épées avec des bébés morts plantés dessus. Les Lakota, qui s’étaient désarmés, en abandonnant leurs armes de pierre que sont les tomahawks, les flèches et les arcs et jetés les lances auprès de la 7ème Cavalerie et hissés les couleurs de la paix – et le drapeau américain, après s’être mis d’accord sur une trêve entre eux.

Le leader de la bande des Lakota était un chef de paix dénommé Bigfoot. La Cavalerie était lourdement armée avec des canons mobiles, des fusils, des baïonnettes d’acier, des couteaux et des pistolets. Les soldats de la 7ème Cavalerie étaient sous les ordres de leurs officiers de commandement. Après que les détenus aient été nourris et persuadés qu’ils étaient en sécurité, et que les bébés viennent à se taire et dorment dans leurs couvertures bien chaudes, ils n’ont pas vu ou entendu ce qui était sur le point d’arriver. La Cavalerie est arrivée comme des voleurs et des VIOLEURS dans les TENEBRES de la nuit, les encerclant de leurs armes MEURTRIERES. Tôt dans la matinée suivante, le 25 décembre (n’est-ce pas la date anniversaire de la naissance de leur dieu chrétien Jésus ?), après avoir nourri les autochtones de leur dernier petit-déjeuner, ils ont commencé à les massacrer, tuant chacun de ceux qui ne pouvaient pas, d’une manière ou d’une autre, s’échapper. Plusieurs décennies auparavant, la même armée de violeurs de filles et de garçons, de meurtriers de personnes sans défenses, avait encerclé une bande pacifique de Cheyenne du Nord à Sand Creek et avait commis le MEME ACTE MEURTRIER, APRES LES AVOIR APPROCHES SOUS COUVERT DES DRAPEAUX AMERICAINS ET BLANC DE LA PAIX !!! Quand les drapeaux ont été remis aux autochtones, on leur a promis que s’ils les exposaient et les faisaient flotter, jamais l’armée ne les attaquerait. Puis plus d’une douzaine de soldats se sont vus remettre des MEDAILLES DES PLUS HAUTS HONNEURS que le GOUVERNEMENT AMERICAIN pouvait accorder. Leurs soldats et civils ont reçu ces médailles pour un acte de génocide, et l’ont appelé grande victoire de guerre. Aujourd’hui, ils l’appellent « Make America Great Again » (Rendre à l’Amérique sa Grandeur !).

Donc, un siècle ou presque plus tard, CROYANT EN LEUR PROPRE PROPAGANDE ET QUE CES ACTES FURENT DE VICTORIEUSES BATAILLES, les mêmes meurtriers avec des douzaines de traîtres attaquaient encore les scouts Crow durant une cérémonie religieuse de la danse du soleil, à Little Big Horn ou Greasy Grass Creek. Ceci est le nom que les autochtones lui donnaient. Seulement cette fois Crazy Horse et de nombreux autres jeunes chefs guerriers puissants (que nous appelons LES PORTEURS DE CHEMISES des nations Lakota) et leurs alliés les Cheyenne étaient au camp en train de veiller sur le peuple, armés seulement de leurs tomahawks de pierre, de leurs arcs et de leurs flèches, contre un armement bien supérieur. Ils ont défendu et anéanti Custer ET sa bande de MEURTRIERS et VIOLEURS D’ENFANTS, D’AÎNES, DE FEMMES ET DE BEBES SANS DEFENSES.

Sur le chemin de leur retour au camp, de jeunes guerriers héroïques Cheyenne ont crée la chanson désormais connue comme celle du chant de l’AIM et ont chevauché en l’entonnant à travers le camp, et les femmes et les hommes se sont joints à eux et le camp tout entier a commencé à le chanter. La chanson dit Merci au Grand Esprit pour avoir permis à nos jeunes hommes d’être braves ET courageux pour RESISTER ET PROTEGER les jeunes enfants, LES FEMMES, LES BEBES VENANT A NAITRE, LES AINEES et LES AINES, ET NOS CHEFS. Chantant MERCI au Grand Esprit pour nous avoir donné la force de SAUVER NOS enfants AVEC LE COURAGE QUE TU NOUS A DONNES. Merci pour nous avoir montrer ton amour pour nos peuples. Nous prions pour que tu nous donnes la paix avec ces personnes qui ne veulent que la guerre et tuer nos Nations / nos Peuples. Voici le sens des mots derrière le chant de l’AIM. 

Donc, ce jeune homme s’est tenu là en agissant comme s’il se moquait de notre leader spirituel, avec un sourire en coin comme s’il lui était supérieur. Quelqu’un aurait dû être là, pour lui rappeler que plus de 25 enfants des nations Navajo était à l’Ecole Catholique il y a environ 15 ans. Sans mentionner le nombre conséquent de crimes malveillants qui nous ont été infligés au cours des cent dernières années ! Des centaines d’enfants autochtones ont été violés et le prêtre responsable a reçu comme punition d’être transféré dans une autre église. La plupart des écoles résidentielles ont LEURS PROPRES CIMETIERES. Certains comptent jusqu’à 200 tombes anonymes ! C’est ce que ces enfants demandaient, de retourner à ces jours où l’Amérique était grande.

Dans l’esprit de Crazy Horse,
Doksha,
Leonard Peltier

Traduction : Aurélie Journée-Duez (CSIA-Nitassinan)