Comité de Solidarité avec les Indiens des Amériques

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Conférence SOGIP - Généalogie du concept de peuple kanak en Kanaky/Nouvelle-Calédonie (EHESS, le 15 mai 2013)

publiée le 17/04/2013 par CSIA-Nitassinan

Conférence du SOGIP avec Hamid Mokkadem professeur agrégé de philosophie, membre du laboratoire de l’Université de la Nouvelle-Calédonie, Centre des nouvelles études du Pacifique (Cnep).

Généalogie du concept de peuple kanak
en Kanaky/Nouvelle-Calédonie :

Analyse des usages et enjeux politiques des concepts de peuple, population indigènes/autochtones/kanak dans des dispositifs et technologies politiques de situation coloniale et postcoloniale

15 mai 2013, 11h-13h

EHESS, Salle 587, 190 avenue de France, 75013 Paris

En droit, les concepts de peuple sont délimités par des normes et des définitions en apparence claires. En politique, les concepts ont un usage flexible et variable en fonction des stratégies et des logiques des calculs d’intérêts par les acteurs intéressés (« agency »). Les recours par les groupes (peuples et/ou communautés) aux concepts méritent une analyse soutenue mobilisant des éléments politiques, historiques et anthropologiques. Nous proposons d’exposer un de ces enjeux cadrés dans un contexte et un dispositif en cours à partir de l’étude que nous appellerons « généalogie du concept de peuple kanak ». Le peuple kanak est le peuple « indigène », « autochtone », de la Nouvelle-Calédonie qui revendique une souveraineté dénommée par lui « Kanaky ». Notre propos se limitera à une description voulant situer l’apparition des mots « peuple kanak » dans le contexte dit des « événements » (1984-1988). Depuis les deux traités politiques successifs dont le dernier est en cours, une partie du peuple kanak mesurant les enjeux économiques miniers, réhabilite le concept de « peuple autochtone » pour jouir des droits collectifs. Le dispositif de l’Accord de Nouméa reconnait l’existence du peuple kanak et organise une citoyenneté de la Nouvelle-Calédonie distincte de la citoyenneté/nationalité française pouvant, sous certaines conditions politiques et juridiques, se transformer en nationalité de la Nouvelle-Calédonie. Dans ce dispositif, une analyse généalogique de certains concepts n’est pas inutile pour mesurer et évaluer ces télescopages des concepts de « peuple kanak » et de « peuple autochtone ».

Hamid Mokaddem, professeur agrégé de philosophie à l’institut de formation des maîtres de Nouvelle-Calédonie (ifm.nc), chargé de cours en anthropologie à l’Université de la Nouvelle-Calédonie et membre du laboratoire de l’Université de la Nouvelle-Calédonie, Centre des nouvelles études du Pacifique (Cnep). Il est auteur de Jean-Marie Tjibaou (1936-1989). Ce souffle venu des ancêtres, Expressions-Karthala, 2005 et Le discours politique kanak (Jean-Marie Tjibaou, Roch Déo Pidjot, Eloi Machoro, Raphaël Pidjot), Nouvelle-Calédonie, Province Nord, 2010.

Pour plus d’informations voir le site www.sogip.ehess.fr