Comité de Solidarité avec les Indiens des Amériques

Espace adhérents

COP 17 : Revendications et propositions autochtones alternatives à Durban

publiée le 06/12/2011 par CSIA-Nitassinan

Dans le cadre de la Conférence de Durban sur le changement climatique, le Caucus autochtone a ouvert sa première séance en présentant publiquement les revendications suivantes :

1. Donner la priorité à la consolidation des territoires autochtones comme moyen de lutte contre le réchauffement climatique ;

2. Mettre fin à la destruction de la Nature et des territoires autochtones provoquée par l’industrie d’extraction, l’agro-industrie, la production d’agrocombustibles et les mégaprojets ; Garantir des indemnités en conséquence de ces activités ;

3. Identifier et arrêter les négociants de carbone. Établir un système transparent et fiable d’accréditation REDD + pour des opérateurs choisis.

4. Faciliter l’accès direct des peuples autochtones au Fond Vert et fonds climatiques. Donner la priorité aux droits territoriaux des peuples en incluant les forêts et les ressources naturelles.

5. Soutenir l’agriculture des peuples autochtones en garantissant la sécurité et la souveraineté alimentaires et en la protégeant des stimulants pervers de privatisation de marchés

6. Construire des mécanismes alternatifs de financement de la durabilité sociale et environnementale des forêts, basés sur des fonds publics

7. Rénover le Protocole de Kyoto en suivant les recommandations de l’IPCC pour obtenir des réductions obligatoires d’émission des états, la participation des peuples autochtones et l’application de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des Peuples Autochtones.

À l’occasion de cette rencontre, la Coordination des Organisations Autochtones du Bassin Amazonien (COICA) a présenté une proposition alternative de restructuration du mécanisme REDD+ dénommée « REDD + Autochtone : Territoires de Vie (totale) pour refroidir la planète ». Ce document de 13 pages mentionne les positions et les propositions suivantes de la COICA :

1. Freiner la déforestation et la dégradation des ressources naturelles.

2. Considérer la gravité de la crise climatique et de se projeter au-delà du mécanisme REDD + qui présente des incohérences et créé des conflits socio-environnementaux. Nécessité de changer les politiques globales.

3. Considérer les conditions et les caractéristiques de la proposition REDD+ Autochtone en Amazonie. Donner la priorité à la consolidation des territoires autochtones. Affronter les principaux facteurs de déforestation et de dégradation qui affecte l’Amazonie. Organiser des moratoires sur les industries extractives, les mégaprojets et l’agro-industrie. Suspendre ou réorienter les grands projets d’extraction et « néo-développementistes » jusqu’à ce que soit réalisés la consultation et obtenu le consentement des peuples autochtones concernés par ces projets. Réguler le mécanisme REDD+ par des contrats avec les peuples autochtones.

4. Considérer les mécanismes financiers alternatifs proposé par le mécanisme REDD+ Autochtone face aux dangers actuels des contrats REDD+. Priorité donnée aux fonds publics. La COICA recommande aux peuples autochtones de ne pas signer ce type de contrats qu’elle considère trop risqué pour les communautés autochtones. Le mécanisme REDD+ ne doit pas servir à compenser les émissions de type industrielles. Il ne doit pas considérer la protection des forêts comme seul outil de lutte contre l’émission de carbone.

5. Considérer la nécessité et l’urgence de la mise en place du mécanisme alternatif REDD+ Autochtone

Proposition alternative de la COICA (esp)

Sources : http://www.diplomaciaindigena.org et http://sogip.wordpress.com/2011/12/02/cop-17-revendications-et-propositions-autochtones-alternatives-a-durban/

Voir également sur le site du CSIA : Vidéo de l’interview de Tom Goldtooth de « Indigenous Environmental Network » (IEN) à la Conférence de l’ONU sur le climat de Durban