Comité de Solidarité avec les Indiens des Amériques

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Séminaire SOGIP "Perspectives comparatives sur les droits des peuples autochtones" - Violence envers les femmes autochtones (EHESS, le 13/06/19)

publiée le 21/05/2019 par CSIA-Nitassinan

Prochaine séance du séminaire "Perspectives comparatives sur les droits des peuples autochtones" - Violence envers les femmes autochtones

le 13 juin 2019, de 9h à 13h

EHESS - Salle 13, 105 bd Raspail 75006 Paris

Intervenantes :

- Rosalva Aída Hernandez Castillo, Professeure et anthropologue, CIESAS
- Sofia Dagna, Doctorante à l’EHESS, LAIOS-IIAC

Résumés des interventions

- Rosalva Aída Hernandez Castillo
Violence de genre, militarisation et criminalisation des peuples autochtones au Mexique

Dans cet exposé, je voudrais réfléchir à l’impact de « la guerre contre les drogues » sur les corps et les territoires des peuples autochtones du Mexique. En prenant comme référence analytique les histoires de femmes victimes de violences sexuelles dans des régions militarisées et paramilitarisées, ainsi que les histoires d’exclusion de femmes autochtones emprisonnées dans le contexte de la guerre contre les drogues, j’aspire à démontrer les liens qui connectent l’occupation du corps des femmes autochtones, par leur violation, leur emprisonnement et leur contrôle, avec l’occupation de leurs territoires et la dépossession de leurs ressources naturelles. Ce sont des processus qui surviennent de manière simultanée et qui répondent aux logiques néocoloniales du capitalisme. En outre, il est clair que les inégalités de genre et de « race » sont fondamentales à la reproduction de cette chaîne de phénomènes.

- Sofia Dagna
Stratégies de défense de femmes autochtones face à la violence institutionnelle

La présentation se concentre sur l’analyse de la violence institutionnelle de l’État et des autorités locales, qui s’exerce à l’encontre des femmes autochtones organisées au Guatemala. Leurs luttes sont traitées comme une forme de dissidence, et leur action est alors criminalisée. Les agressions sont le fruit de logiques patriarcales et racistes historiquement présentes dans les structures de l’État guatémaltèque. À partir de récits de femmes autochtones qui s’auto-définissent comme des « défenseures des droits humains », la communication évoquera leurs stratégies qui se basent sur l’appropriation d’instruments juridiques nationaux et internationaux, sur la « réparation émotionnelle » et sur l’action politique directe. L’étude de cas porte notamment sur l’organisation de femmes maya k’iche au Guatemala et leur circulation dans les espaces locaux, régionaux et internationaux qui leur permet de se légitimer et de porter leurs revendications.

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