Comité de Solidarité avec les Indiens des Amériques

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SOGIP - séminaire perspectives comparatives sur les droits des peuples autochtones - 12 janvier 2012 - autonomies autochtones en Amérique Latine

publiée le 04/01/2012 par CSIA-Nitassinan

Irène Bellier et Martin Préaud ont le plaisir de vous inviter à la 3ème séance du séminaire « perspectives comparatives sur les droits des peuples autochtones »

Effets de la Déclaration des droits des peuples autochtones dans le monde latino-américain
la question des autonomies autochtones :
Bolivie, Mexique, Panama, Colombie -

Jeudi 12 janvier 2012, 9h-13h, salle M. et D. Lombard, 96 bd Raspail, 75006 Paris.
Le séminaire de recherche SOGIP est ouvert à tous.

Christian Gros (professeur émérite, IHEAL-Sorbonne Nouvelle) « Autonomie et gouvernance en territoires indigènes : le cas de la Colombie et de Panama »

Veronica Gonzalez (doctorante, SOGIP-LAIOS), « L’autonomie autochtone au Mexique : l’espace autochtone dans le cadre de l’Etat multiculturel »
Notre exposé cherchera à explorer les défis auxquels les institutions autochtones doivent faire face au sein d’un Etat multiculturel qui reconnait l’autonomie autochtone, comme le Mexique. Dans une première partie nous essayerons de donner un panorama général sur le concept d’« autonomie autochtone » dans ce pays. L’idée d’avoir un espace où prendre des décisions et conserver son identité et ses institutions traditionnelles a toujours existé chez les peuples autochtones du Mexique. Néanmoins, cette revendication a été formulée de manière différente selon les diverses étapes historiques et politiques du pays (indépendance, révolution, mouvement autochtone des années 70, armée zapatiste). A l’heure actuelle, cela trouve écho dans le concept d’« autonomie autochtone », un terme atterri au Mexique dans le contexte de la reconnaissance des droits des peuples autochtones au niveau international. Ce concept a été mobilisé par le mouvement autochtone national et aujourd’hui il est mis en ouvre par plusieurs peuples autochtones au Mexique. Cette pratique se déroule en dehors de l’espace institutionnel officiel car l’Etat mexicain n’a reconnu officiellement aucune forme concrète d’autonomie autochtone, malgré le fait qu’il ait depuis longtemps intégré dans sa Constitution - conformément à sa filiation multiculturaliste - le droit de ces peuples à l’autonomie. Compte tenu de ce contexte, nous allons aborder, dans la deuxième partie de notre intervention, les cas de certaines institutions autochtones (Caracoles et Juntas de buen gobierno zapatistes, la Police communautaire au Guerrero...), qui ont vu le jour à partir des débats sur l’autonomie autochtone au niveau national ; nous verrons comment ces institutions devraient permettre aux peuples autochtones du Mexique de créer et défendre un espace propre d’autonomie.

Laurent Lacroix (SOGIP-LAIOS ; CREDA-IHEAL), « L’institutionnalisation des autonomies autochtones en Bolivie : un premier état des lieux »
Cette communication tente de faire le point sur la mise en place des autonomies indigène originaire paysannes en Bolivie depuis leur constitutionnalisation en 2009. D’un point de vue historique, la revendication d’autonomie autochtone y apparaît de manière concomitante avec l’émergence des premières organisations autochtones indépendantes du pouvoir politique au début des années 1980. La formulation de cette demande évolue au cours des différentes phases politiques précédant le processus actuel, modifiant le lien entre autonomie et autodétermination. La constitution bolivienne de 2009 répond aux revendications historiques des organisations autochtones du pays et considère l’intégralité de la Déclaration des Nations Unies. Elle prévoit l’instauration d’autonomies autochtones dans la nouvelle organisation politico-administrative d’un Etat plurinational en construction. En ce sens, la grande charte bolivienne va au-delà du texte international et définit des procédures particulières pour mettre en place ces autonomies autochtones. Dans plusieurs localités, celles-ci sont en cours de constitution.
Cette communication relève les avancées et les ambiguïtés relatives à la mise en place de ces autonomies autochtones. Elle met en évidence les enjeux autour du principe d’autodétermination des peuples autochtones et les luttes de pouvoir et de légitimité pour contrôler les modalités d’instauration de l’Etat plurinational.


SOGIP (LAIOS-EHESS)
Scales of Governance : the UN, Indigenous Peoples and the States
http://www.sogip.ehess.fr