Comité de Solidarité avec les Indiens des Amériques

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URGENT : seuls et menacés, les Triquis retournent à Copala

publiée le 27/01/2012 par CSIA-Nitassinan

Ce 26 janvier, la caravane projette d’arriver au village de Yosoyuxi, à moins de 10 kilomètres de Copala, communauté où les rejoindront 100 autres déplacés ; cela fera un total de 250 Triquis qui tenteront de revenir à leur village le matin de ce 27 janvier.

Desinformémonos

Seuls, menacés et sans garanties, les Triquis déplacés entreprennent aujourd’hui le retour à San Juan Copala

Mexico, 26 janvier 2012. « Ils nous laissent tout seuls. Ils nous ont dit que la sécurité nous attendrait à mi-chemin, mais il n’y a rien. On devait être accompagnés par des délégations de la Commission nationale des droits humains (CNDH), de l’Organisation des nations unies (ONU), des Droits humains d’Oaxaca, du Défenseur du peuple d’Oaxaca, pour pouvoir retourner à nos terres, mais personne n’est venu parce que des fonctionnaires du gouvernement ont parlé à chacun d’eux. Nous y allons seuls, mais prêts à récupérer nos maisons de façon pacifique », a déclaré Marcos Albino, porte-parole de la Commune autonome de San Juan Copala.
Dans une interview par téléphone réalisée par Desinformémonos depuis la capitale de l’État d’Oaxaca à 14 heures [locales], Albino a déclaré : « En ce moment, nous sommes environ 250 déplacés de la commune de San Juan Copala à entreprendre le retour à notre village, toujours sous la menace des groupes paramilitaires et du gouverneur Gabino Cué lui-même, qui nous a dit de façon directe qu’il ne prenait pas la responsabilité de notre sécurité ».
Les Triquis de la Commune autonome de San Juan Copala ont été déplacés de leur village il y a un an et sept mois, à cause des agressions de groupes paramilitaires. Lors de l’une des tentatives pour apporter de l’aide humanitaire à Copala, une caravane a été agressée par des groupes paramilitaires, qui ont assassiné Bety Cariño et Jyri Jaakkola le 27 avril 2010, motif pour lequel l’aide n’a pas pu entrer dans la communauté. Plus tard il y a eu une nouvelle tentative, mais le manque de garanties et les menaces des groupes paramilitaires l’ont à nouveau empêchée, de sorte que les habitants sont restés pratiquement asphyxiés et ont dû quitter leur village.

Ce 26 janvier, à nouveau sans garanties, ils prennent le chemin du retour depuis la capitale de l’État, et rendent directement responsable de ce qui pourrait arriver le gouverneur Gabino Cué, car au dernier moment « ils nous ont laissés seuls parce que nous n’avons pas voulu signer un accord de paix et de concorde avec le gouverneur, puisque celui-ci ne s’engageait à rien », a signalé Albino.

« Le secrétaire de gouvernement, Jesús Martínez Álvarez, nous a dit chacun ses responsabilités, et ce qui arrivera sera de la nôtre. C’est-à-dire — continue le représentant de San Juan Copala — qu’ils laissent carrément de côté leur obligation de garantir notre sécurité physique, ce qui est inadmissible ».

Ce 26 janvier, la caravane projette d’arriver au village de Yosoyuxi, à moins de 10 kilomètres de Copala. Dans cette communauté les rejoindront 100 autres déplacés, ce qui fera un total de 350 Triquis qui essaieront d’entrer dans leur village dans la matinée du 27 janvier.

« Nous y allons pacifiquement, et dans un esprit de conciliation. Nous ne pouvons plus vivre hors de chez nous, et c’est pour cela que nous rentrons. Nous faisons savoir clairement que les paramilitaires nous menacent, principalement les femmes, et c’est pourquoi nous vous demandons de rester attentifs » a conclu Jorge Albino.

[Bizarre : au début Albino se prénommait Marcos, et maintenant Jorge…]
Traduit par el Viejo

http://desinformemonos.org/2012/01/copala/