Comité de Solidarité avec les Indiens des Amériques

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La Caravane vers San Juan Copala avance...

publiée le 01/02/2012 par CSIA-Nitassinan

À L’ARMÉE ZAPATISTE DE LIBÉRATION NATIONALE
À LA OTRA CAMPAÑA NATIONALE ET INTERNATIONALE
AUX TRAVAILLEURS ET TRAVAILLEUSES DE LA CAMPAGNE ET DE LA VILLE

La Caravane vers San Juan Copala avance, mais le gouvernement de l’État
d’Oaxaca abandonne définitivement sa responsabilité de garantir la vie et
la sécurité des femmes déplacées qui reviennent en caravane.

Aujourd’hui dimanche 29 janvier 2012, la caravane des déplacé-e-s, membres
de la Commune autonome de San Juan Copala, et des organisations
solidaires, a vu le jour se lever dans la localité de Yosoyuxi, d’où nous
sommes partis dans la matinée vers San Juan Copala.

Encore une fois, un dispositif policier composé de plus de 200 anti-émeute
nous a barré le passage à trois kilomètres de Yosoyuxi. Au barrage, se
sont présentés des fonctionnaires de troisième et quatrième niveau du
gouvernement de l’État d’Oaxaca qui n’avaient participé auparavant à
aucune des rencontres, plus le secrétaire aux Affaires indigènes Adelfo
Regino, qui nous ont informés qu’ils ne permettraient pas le passage de la
caravane jusqu’à ce que les déplacé-e-s de la Commune autonome acceptent
leur "proposition", à savoir qu’au lieu du retour des déplacés, ceux-ci
forment une commission de dix représentants pour qu’ils se présentent à
"l’assemblée communautaire" programmée pour ce dimanche à San Juan Copala.

La Commune autonome de San Juan Copala a fait remarquer l’arbitraire du
gouvernement, qui exige que les indigènes déplacés renoncent à participer
à l’assemblée de leur propre communauté ; mais dans un souci d’avancer
vers la solution au conflit, ils accepteraient l’envoi d’une Commission à
ladite "assemblée communautaire" précédant leur arrivée, qui serait
composée de vingt personnes, à condition que soient garanties les mesures
de sécurité, que seuls soient présents des habitants de San Juan Copala et
que la zone soit ratissée et contrôlée pour éviter la présence de
paramilitaires.

Après plusieurs heures, devant l’incapacité gouvernementale et au nom de
la solution rapide au conflit, la Commune autonome de San Juan Copala a
accepté que la délégation soit de dix personnes, comme demandé par le
gouvernement.

C’est à ce moment-là, quand la commission de fonctionnaires de troisième
et quatrième niveau est restée sans argument aucun pour empêcher l’avance
de la caravane – qui, se jouant de l’encerclement policier, continuait
d’avancer vers Sabanilla – qu’Eréndira Cruz Villegas, par l’intermédiaire
d’Heriberto Cruz Ponce, a donné l’ordre à la police de l’État d’arrêter
avec tout un luxe de violence le compañero Davis Venegas (Alebrije),
membre de VOCAL, évacué de l’endroit sous les coups, et dont on ignore
jusqu’ici le lieu de détention.

N’ayant plus de prétexte, et avec cette provocation montée pour terroriser
la caravane, les autorités se sont retirées en désarticulant leur propre
blocus policier illégal, laissant ainsi cent vingt-deux déplacées et près
de trente enfants à La Sabana, lieu de grand danger car c’est là que les
paramilitaires ont assassiné Bety Cariño et Jyri Jaakkola.

Nous répétons que nous sommes toujours ouverts au dialogue en vue de
trouver une solution pacifique qui permette le retour digne des familles
déplacées depuis septembre 2010 par les paramilitaires qui finalement ont
pris San Juan Copala dans le feu et dans le sang. Nous faisons savoir
notre rejet de la violence avec laquelle a été appréhendé le compañero
David Venegas, et nous demandons sa libération immédiate et
inconditionnelle. Nous rendons le gouvernement de Gabino Cué et le
gouvernement fédéral responsables de notre sécurité et de celle du
compañero David.

Nous lançons un appel à renforcer immédiatement la Caravane du retour des
déplacé-e-s, et nous informons que mercredi prochain, 1er février, à 20
heures, partira un autobus du plantón de la Grand-Place à Mexico, pour
faire garantir par la société civile la sécurité de la Caravane du retour
face à l’incapacité du gouvernement de Gabino Cué et à sa complicité avec
les assassins paramilitaires.

Demain, nous reprendrons notre route vers San Juan Copala.

Conseil communautaire de la Commune autonome de San Juan Copala,
29 janvier 2012.

Traduit par el Viejo.


LA VOIE DU JAGUAR
informations et correspondance pour l’autonomie individuelle et collective
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