Comité de Solidarité avec les Indiens des Amériques

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Nous, déplacés de Copala, luttons chaque jour pour la vie

publiée le 22/02/2012 par CSIA-Nitassinan

AUX MÉDIAS
AUX PEUPLES INDIGÈNES D’OAXACA ET DU MEXIQUE
AUX ORGANISATIONS SOCIALES
AUX ORGANISMES DE DROITS HUMAINS
À LA OTRA CAMPAÑA

Nous résistons et nous luttons chaque jour pour la vie, nous résistons
comme tous les peuples indigènes de ce pays à la misère, à l’exploitation
et à la mort qu’envoie le puissant pour en finir avec l’histoire et
pouvoir s’approprier ce qui durant des siècles nous a appartenu, nos
ressources naturelles et avec elles nos terres qui gardent la mémoire de
ce pays.

Nous luttons aujourd’hui pour que les générations de demain puissent
continuer à être ce que nous sommes sans avoir à souffrir les mêmes
douleurs que celles que nous affrontons aujourd’hui.

Sœurs, frères, dont les pieds solidaires nous ont accompagnés jusqu’à
notre territoire, mais aussi dont la solidarité attentive est restée les
yeux et le cœur vigilants tout au long de cet essai de retourner à notre
terre, pour prendre soin de nous et dénoncer toute agression : un groupe
de nos femmes courageuses est arrivé jusqu’à notre village pour constater
que l’État mexicain est aux ordres d’un groupe de criminels ; à cette
réunion, ces compañeras ont été menacées et se sont vu poser des
conditions par ceux-là mêmes qui ont donné la mort à vingt-deux de nos
frères et nous ont déplacés de nos maisons. C’est la raison pour laquelle
aujourd’hui nous sommes de retour au cœur de notre État d’Oaxaca.

Pour continuer à exiger du gouvernement de l’État qu’il applique la loi,
que selon ses fonctionnaires il prétend tellement respecter, le campement
que nous avons maintenu plus de seize mois devant ce palais du
gouvernement s’est à nouveau installé. À cause de cela, on nous a
convoqués à une table de discussion avec des fonctionnaires du
gouvernement de l’État ; là, on s’est mis d’accord avec le secrétaire du
gouvernement sur une réunion de travail à venir dans les prochains jours
avec des fonctionnaires ayant capacité de décision, qui nous
présenteraient des propositions concrètes pour une issue digne à nos
demandes.

Il faut préciser que l’un des accords a été que tant qu’existerait cet
engagement de dialogue, ce groupe composé en majorité de femmes et
d’enfants déplacés démonterait le campement.

Démontrant ainsi que notre mouvement s’est toujours comporté de manière
pacifique, et surtout afin de respecter la parole qui pour la majorité des
indigènes est quelque chose de sacré, hier soir nous nous sommes retirés
dans un hébergement que nous occuperons provisoirement, le temps de
trouver les chemins de la solution.

De même, les communautés autonomes et les groupes solidaires qui nous ont
accompagnés dans cette tentative de retourner à notre village sont rentrés
dans leurs lieux d’origine ; l’accord que nous avons établi avec eux est
que la solidarité est un devoir entre les gens humbles et simples de ce
pays, et que par conséquent, dès que nous le leur demanderons, ils seront
à nouveau avec nous.

POUR UN RETOUR DANS LA DIGNITÉ ET LA JUSTICE

RESPECTUEUSEMENT

CONSEIL AUTONOME COMMUNAUTAIRE DE SAN JUAN COPALA

13 février 2012.

Traduit par el Viejo.


LA VOIE DU JAGUAR
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