Comité de Solidarité avec les Indiens des Amériques

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[OAXACA] Parole de la communauté de San Dionisio del Mar (21 avril 2012)

publiée le 24/04/2012 par CSIA-Nitassinan

Aux médias,
Aux organisations sociales,
Aux peuples indigènes,
À l’opinion publique,
Au peuple de l’isthme de Tehuantepec,

La dynamique de spoliation, d’abus, de mensonges et de mépris envers les
peuples indigènes de la part de l’entreprise Eólica Preneal Mareña
Renovables est devenue de plus en plus évidente. En 2004, quand a été
signé le contrat d’usufruit sur la base de tromperies et de
désinformation, l’entreprise a dit qu’elle installerait 40 éoliennes ;
en 2009, le contrat étant signé, elle a augmenté le nombre d’éoliennes à
102 ; en 2011, l’entreprise a informé le gouvernement fédéral qu’en plus
des éoliennes elle installerait cinq ports de mouillage dans la Lagune
supérieure, où nous, le peuple binnizá et le peuple ikoots, pratiquons la
pêche côtière de poissons, de crevettes et d’autres espèces de fruits de
mer.

Face à cela, nous avons décidé en tant qu’assemblée du village de San
Dionisio del Mar de mettre en place une surveillance permanente sur notre
île Barra Santa Teresa devant l’insistance de l’entreprise Eólica Mareña
Renovables à installer le Parc éolien Barra Santa Teresa qui doit servir à
fournir de l’énergie électrique à Grupo Femsa, Coca-Cola, Heineken et
autres, en affectant gravement notre mode de vie, notre environnement et
notre culture.

En application du mandat de l’assemblée du village, le 18 avril à
10 heures, en réalisant la tournée de surveillance de notre île, nous nous
sommes rendu compte de la présence de l’entreprise Mareña Renovables et
d’entreprises sous-traitantes. Sur place, il y avait cinq camionnettes
4 × 4 et approximativement trente travailleurs ; trois travailleurs
étaient en train de réaliser des travaux sur la mangrove, sans qu’aucun
d’eux n’accepte de donner la moindre information ou de s’identifier. Plus
loin sur l’île, à peu près à 200 mètres, d’autres réalisaient des travaux
de topographie et de tracé des chemins qu’ils utiliseraient pour le
passage des engins ; ceux-là non plus ne donnaient aucune information ni
identification.

Les travailleurs de l’entreprise ont essayé de harceler notre commission
de surveillance : ils ont tenté de la photographier et de demander les
noms des "leaders". On leur a fait savoir bien clairement qu’en tant que
propriétaires légitimes de l’île nous avons le droit d’exiger d’eux leur
retrait immédiat.

À 14 heures, les travailleurs de l’entreprise Mareña Renovables et les
sous-traitants se sont retirés de notre île. Ils ont été avisés que, s’ils
reviennent, le village prendra les mesures nécessaires pour faire
respecter la décision de l’assemblée.

Nous ne permettrons pas que s’installe le Parc éolien sur notre île, parce
que cela met en danger notre mode de vie. Nous défendrons nos droits par
tous les moyens possibles.

La terre, on ne la vend pas, on l’aime et on la défend !
L’air n’est pas une marchandise !
Dehors, les entreprises dévoreuses de ressources et de territoires !

Bien à vous,

Assemblée des peuples indigènes de l’isthme de Tehuantepec
pour la défense de la terre et du territoire

21 avril 2012.

Traduit par el Viejo.

http://www.lavoiedujaguar.net/Parole-de-la-communaute-de-San


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