En parcourant plusieurs publications scientifiques, le Musée gourmand du Chocolat a découvert que les Indiens Kuna, qui vivent dans un archipel du Panama, ont une tension artérielle très faible qui serait due à leur consommation régulière de cacao. C’est de ce constat qu’à émergé le souhait d’aller à la rencontre de cette population. Une rencontre qui a permis de découvrir les traditions et le mode de vie de cette population au sein desquels le cacao tient une place essentielle. Le reportage photo réalisé durant ce voyage a fait l’objet d’un livre et est au cœur de cette exposition.

Qui sont les indiens Kunas ?

Les indiens Kuna sont composés d’une population d’environ 35 000 personnes dont la majorité sont établis au Panama. On sait peu de choses sur le peuple Kuna mais il est probable qu’ils aient été chassés de leur pays d’origine (la Colombie actuelle) vers le Panama par les conquistadors espagnols à la fin du 16ème siècle.
Plus tard, ils auraient été repoussés par d’autres tribus indiennes jusqu’à la côte nord-est du Panama : l’archipel de San Blas et dans les forêts de l’isthme montagneux du Darien.
Ils y vivent encore aujourd’hui, plus ou moins isolés du reste de la population Panaméenne. Certains historiens pensent que les Indiens Kuna sont les descendants directs des Mayas. Ils continuent en tout cas de faire perdurer certaines coutumes et traditions Mayas et tout particulièrement celles liées au cacao.

Pourquoi une exposition autour des indiens Kunas ?

Plusieurs études scientifiques ont démontré que les Indiens Kuna souffraient peu de maladies cardiovasculaires et avaient une tension artérielle très faible. Cela serait dû à leur forte consommation de boissons cacaotées (4 à 5 tasses par jour) riche en flavanols.
En effet, le cacao contient des molécules, appelées flavanols, qui participent à la relaxation des vaisseaux sanguins ce qui permet de limiter le risque d’obstruction, d’améliorer la fluidité du sang et de diminuer les risques de tension artérielle élevée.
Ces conclusions laissant apparaître le rôle important que joue le cacao dans la vie des Indiens Kuna ont donc incité le Musée gourmand du Chocolat à mettre sur pied une expédition au Panama.

A la découverte des différentes boissons cacaotées des indiens Kuna

L’expédition nous a conduits à deux endroits Playon Chico dans l’archipel San Blas ou vivent plus de 1000 indiens Kuna et le village de Wala dans la région montagneuse du Darien ou les villageois vivent totalement coupés du monde.
Dans ces terres, les habitants consomment principalement le Madun, une boisson composée d’eau, de bananes et de cacao, mais également, L’O-Likwa un mélange de jus de canne à sucre, de maïs et de cacao.

Le cacao omniprésent tout au long de la vie des Kunas de la naissance à la mort

Le cacao est omniprésent tout au long de la vie des Kunas, comme chez les Mayas, en plus de nourrir, il revêt une signification protectrice, curative et sacrée et ce de la naissance jusqu’après la mort. Le nouveau né est accueilli avec le chant du Nele et est encensé avec la fumée du cacao qui est perçue comme une force protectrice. Le Nele est une sorte de sorcier- médecin qui intervient lorsque des rituels médicaux ou sacrés doivent être accomplis. Lors de chaque rituel, le Nele chante afin de gagner la faveur des dieux. Pendant ce rituel, le cacao est le fil conducteur. Huit fèves de cacao sont brulées et la fumée est censée accompagner le chant jusqu’au Dieux.

Le cacao est également utilisé dans différentes cérémonies, comme force protectrice à la puberté lors d’un rituel de protection des jeunes filles, pour renforcer l’intelligence, comme force occulte par les voyantes pour découvrir de quoi souffre un patient, pour guérir les malades et enfin pour accompagner les morts vers l’au-delà.

Le cacao est aussi utilisé dans la vie de tous les jours, dans l’alimentation, mais les femmes Kuna utilisent aussi le beurre de cacao mélangé à d’autres plantes comme crème de beauté. En mélangeant du jus de Guayaba (Goyave) à du charbon de bois et des fèves de cacao brulées, elles se peignent également une ligne verticale sur le nez en guise d’ornement.

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