Comité de Solidarité avec les Indiens des Amériques

Espace adhérents

22e anniversaire de la « crise d’Oka de 1990 » ou siège de Kanehsatake, par Ellen Gabriel

publiée le 11/07/2012 par CSIA-Nitassinan

Aujourd’hui, c’est le 22ième anniversaire de la « crise d’Oka de 1990 », ou du siège de Kanehsatake. Qu’est ce qui a changé depuis ce temps ? Beaucoup de choses, par exemple une plus grande sensibilisation du public aux questions, l’histoire et les réalités des peuples autochtones au Canada et dans le monde entier.

Il y a la Déclaration des Nations Unies sur les droits des Peuples autochtones, le Mécanisme d’Experts sur les droits des Peuples autochtones, et d’un rapporteur spécial sur les droits des Peuples autochtones, beaucoup de progrès au niveau international. Mais au sein du Canada lui-même, la législation et les politiques d’assimilation ont été renforcées. En dépit d’une reconnaissance officielle par le gouvernement du Canada de la Déclaration des Nations Unies en Novembre 2010, très peu de changements ont eu lieu relativement à aux fondements coloniaux de la Loi sur les Indiens, loi à partir de laquelle le Canada détermine ses relations avec les Peuples autochtones.

Les excuses pour les pensionnats ne sont que des paroles sur papier, aucune action pour mettre en oeuvre l’esprit des excuses.
Nous, Peuples autochtones, vons la responsabilité et l’obligation de respecter les enseignements de nos ancêtres dans la protection, la promotion de nos traités de nos langues, nos traditions, et de nos droits à l’autodétermination.

Avec Kanehsatake/Oka, 22 ans plus tard, pas plus de changements, le vol des terres et la mise en œuvre de la Loi sur la gestion des terres de Kanesatake, adoptée par 2 voix, tout en ignorant les voix et les droits des personnes de la Longhouse, l’exploitation de nos terres, des ressources et des peuples .

Beaucoup de changements sont nécessaires. Nous devons insuffler la vie dans la Déclaration des Nations Unies, restaurer, revitaliser et régénérer nos langues, cultures et traditions.
Alors que nous célébrons ce 22ième anniversaire solennel de la crise d’Oka 1990 - le siège de Kanehsatake, engageons-nous à apporter des changements positifs, à prendre l’initiative dans la mise en œuvre de la Déclaration des Nations Unies en collaboration avec nos lois coutumières et traités.

Les excuses du gouvernement pour mettre constamment les Peuples autochtones en danger en raison de leur refus de décoloniser notre relation et de respecter nos droits à l’autodétermination, sont un pas en avant pour la réconciliation nécessaire et la restitution entre nos peuples.
sken : nen

Ellen Gabriel


Katsi’tsakwas Ellen Gabriel - Kanien’kehá:ka Nation - Clan de la tortue /Turtle Clan

Connue pour son rôle de porte-parole des Mohawks lors de la crise d’Oka, Ellen Gabriel est une activiste Kanien’kehá:ka (Mohawk) soutenue par son peuple et elle est particulièrement impliquée dans sa communauté. Elle a participé au développement du curriculum scolaire d’éducation à Kanehsatake puis à l’enseignement en art avec les jeunes du primaire. Elle a fait partie d’une équipe pour la préservation de la langue Mohawk et elle a participé à l’élaboration de vidéos racontant les légendes du peuple Iroquois ainsi que celles de sa communauté. Ellen Gabriel a été présidente de l’Association Femmes Autochtones du Québec inc. (FAQ) et est actuellement candidate au poste de Chef National de l’Assemblée des Premières Nations (AFN).