Comité de Solidarité avec les Indiens des Amériques

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[Chiapas] La maladie d’Alberto Patishtán Gómez représente une torture !

publiée le 03/10/2012 par CSIA-Nitassinan

San Cristóbal de Las Casas, Chiapas - Mexique, le 26 septembre 2012

Compagnons et compagnes du Mexique et du monde :

Aujourd’hui nous vous écrivons et nos mains tremblent de colère. Les
injustices contre nos compagnons et compagnes emprisonnés deviennent de
plus en plus insupportables et pour nous il est urgent de crier notre
mécontentement pour que les responsables de ces tortures paient pour leurs
actes et que nos compagnons sortent libres.

Dans une lettre publique datée du 25 septembre de cette année, le
professeur et compagnon tzotzil Alberto Patishtán Gómez, « le Prof » comme
nous l’appelons, nous a communiqué qu’un spécialiste de confiance lui a
diagnostiqué une tumeur située derrière les yeux, ce qui est la vraie
cause de sa perte de vue, depuis plus de trois ans.

Alberto a exigé des soins et une attention médicale dès les premiers
symptômes, mais la réponse qui lui a été donnée par l’État fut une place
dans un lit d’hôpital à Tuxtla Gutierrez pendant six mois et en lui
diagnostiquant un glaucome. Depuis lors « le Prof » a commencé à prendre
des médicaments pour cette maladie (dont il ne souffrait pas !). Le soin
(erroné) a été interrompu par le fait qu’il a été transféré de force à la
prison de sécurité maximale à Guasave, dans l’Etat de Sinaloa, où pendant
des mois ils lui ont refusé tout médicament, en lui appliquant uniquement
une pommade ophtalmique. Grâce aux dénonciations sur ce manque d’attention
faites par Patishtán et grâce aux mobilisations dans plusieurs pays,
quelques analyses lui ont été accordées à la prison de Guasave, donnant
comme résultat le diagnostic de névropathie optique ischémique, ce qui a
aussi été un diagnostic erroné.

Aujourd’hui nous sommes au courant qu’Alberto a une tumeur qui a crue
durant toutes ces années à cause de l’inattention médicale, des transferts
vers autres prisons, de la mauvaise alimentation, des tortures et des
prescriptions erronées de médicaments. Aujourd’hui Alberto ne voit presque
plus rien, il ne peut pas lire, ne peut pas écrire, il doit réaliser
beaucoup d’activités quotidiennes accompagné d’une personne.

Nous sommes très en colère de voir notre compagnon dans ces conditions.

Nous voulons souligner que nous ne dénonçons pas une négligence médicale,
il ne s’agit pas de cela. Alberto Patishtán a été victime d’une torture
systématisée, d’un manque d’attention médicale instrumentalisée pour
l’affaiblir et pour en finir avec son enthousiasme, sa foi et sa
persévérance dans la lutte.
Ce que nous dénonçons ici, c’est un mécanisme
de pouvoir dénommé système pénitentiaire, système qui enferme, isole,
torture et annihile les hommes qui tombent dans ses griffes. La tumeur
d’Alberto n’est pas une faille dans un système qui pourrait être meilleur,
mais c’est le résultat évident d’une machine infernale que les puissants
utilisent pour piétiner et pour effrayer les pauvres et les rebelles.

C’est-à-dire qu’ils les tuent intentionnellement, et laissent mourir jour
après jour des milliers de détenus dans tout le pays.

La solution à cette situation dramatique ne peut pas venir de là-haut, la
seule solution est entre nos mains : qu’Alberto sorte maintenant et que
les cathédrales de l’horreur dénommées prisons soient closes. Ces deux
objectifs sont simplement deux moments dans la même lutte projetée à court
et à long terme.

Nous sommes très en colère, mais Alberto, même dans ces circonstances
difficiles, nous apprend une fois de plus qu’il faut avoir patience, bien
définir les pas à suivre et continuer la lutte. Malgré cette situation,
Alberto a toujours le temps et l’envie de rire, de prendre dans ses bras
ses compagnons et compagnes et de transmettre de l’espoir aux autres.

Nous invitons toutes les organisations soeurs, adhérentes et
sympathisantes à l’Autre Campagne à renouer avec plus de force et de
détermination avec les différentes campagnes nationales et internationales
pour la liberté immédiate d’Alberto et pour celle de Francisco Santiz de
l’EZLN et des compagnons de l’organisation Solidarios de la Voz del Amate.

LIBERTÉ IMMEDIATE POUR ALBERTO !
PRISONNIERS POLITIQUES LIBERTÉ !
À BAS LES MURS DES PRISONS !

Grupo de Trabajo “No Estamos Todxs”
http://noestamostodxs.noblogs.org/

Traduit par les 3 passants

Pour plus d’informations sur les prisonniers et prisonnières de l’Autre
Campagne :
http://liberonsles.wordpress.com/