Comité de Solidarité avec les Indiens des Amériques

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Halte à la répression et à la criminalisation des mouvements sociaux et indigènes au Mexique !

publiée le 30/10/2012 par CSIA-Nitassinan

Communiqué collectif : Halte à la répression et à la criminalisation des
mouvements sociaux et indigènes !

Aux Bases d’Appui de l’EZLN
Aux Conseils de Bon Gouvernement
À l’Autre Campagne
Au Réseau contre la Répression et pour la Solidarité
À la Sexta Internacional
Aux peuples du Mexique et du monde

Paris, France, 17 octobre 2012

Compañeros et compañeras ;

Au motif de la visite officielle d’ Enrique Peña Nieto en France, nous,
collectifs adhérents ou organisations solidaires de la Sixième
déclaration, nous sommes retrouvés pour manifester et réaffirmer notre
pleine solidarité avec les peuples du Mexique en lutte. Réunis sur le
parvis des Droits de l’Homme au Trocadéro à Paris, nous avons donc
organisé un petit rassemblement d’information et, surtout, nous nous
sommes manifestés contre la répression et contre l’oubli.

Nous ne pouvions manquer cette occasion : Enrique Peña Nieto est pour nous
le reflet et la synthèse parfaite du Parti Révolutionnaire Institutionnel,
organisation responsable depuis presque 100 ans de tout type de massacres
et d’abus : plus de 200 étudiants assassinés à Tlatelolco en 1968, 45
indigènes assassinés à Acteal en 1997, la répression des 3 et 4 mai 2006
lors de laquelle le terrorisme d’État a balayé Texcoco et Atenco (sous le
mandat local du même Enrique Peña Nieto), la réforme de l’article 27 de la
Constitution pour privatiser les terres communales, la signature du TLC
avec les terribles conséquences économiques et humaines engendrées… La
liste est longue. Aujourd’hui, Enrique Peña Nieto rend hommage à tout cet
arbitraire, allongeant ainsi la liste des violations et autres stupidités.

Alors qu’Enrique Peña Nieto vante « la main d’oeuvre qualifiée mexicaine
 », « la stabilité du système bancaire, la prospérité du marché interne »
ou dénonce « l’exagération donnée à la violence et au crime organisé au
Mexique », les Conseils de Bon Gouvernements zapatistes ne cessent de nous
faire parvenir des lettres dénonçant les provocations systématiques contre
les Bases d’Appui Zapatistes de la communauté de Jechvo, les attaques,
expulsions, menaces, vols et intimidations contre les communautés
Comandante Abel et Union Hidalgo, l’emprisonnement de six Bases d’Appui
Zapatistes de l’ejido Guadalupe los Altos, où les compagnons sont non
seulement humiliés par le PRI mais aussi par l’organisation CIOAC
Historica – dans laquelle militent des membres du PAN et du PRD.

Alors que les malentendus diplomatiques entre la France et le Mexique « 
s’arrangent », les écoles normales rurales sont brutalement frappées. Au
Michoacán, la police de l’État et la police fédérale exécutent une
violente opération pour prendre l’École Normale Rurale Vasco de Quiroga, à
Tiripetio, et le Centre Régional d’Éducation Normale d’Arteaga, frappant
et arrêtant avec un luxe de violence environ 176 étudiants ; à Cheran, les
forces fédérales et de l’État sont entrées brutalement dans la communauté
et ont frappé comuneros et étudiants.

Alors que les marchandages diplomatiques entre François Hollande et
Enrique Peña Nieto sont mis au point,à Notre-Dame-des-Landes près de
Nantes, 2000 gendarmes pénètrent et attaquent la ZAD, zone occupée par des
centaines de personnes et où un projet de vie alternatif et
anticapitaliste a grandi de jour en jour. La ZAD se trouve sur un terrain
que le gouvernement veut utiliser pour construire un aéroport. Une zone où
aujourd’hui des centaines de personnes résistent comme elles peuvent et
défendent cet espace face à la police de l’État français et les intérêts
économiques qu’elle protège.

Avec cette même logique de contrôle social, expulsion et destruction, la
France a coopéré avec le Mexique en fournissant véhicules blindés,
hélicoptères avec système de détection ultra-moderne, formant les polices
d’État et militaire mexicaines, implantant EDF dans l’Isthme de
Tehuantepec ou encore les entreprises EADS, Eurocopter et le programme
REED contribuant ainsi au saccage, à la destruction de l’environnement et
à l’expulsion de nombreuses communautés indigènes.

Alors qu’en haut ils préparent leur agenda pour piétiner et mépriser, nous
tissons autre chose. Nous préparons un autre agenda, incompréhensible pour
ceux qui d’en haut s’enrichissent et imposent leur gouvernement, leur
capitalisme. Ici, en bas, nous continuons à être solidaires, à construire
quelque chose de plus digne, à exiger comme toujours : halte aux menaces
et aux actes de harcèlement contre les Bases d’Appui Zapatistes !

Paramilitaires hors du Chiapas !
Liberté pour les compagnons prisonniers, zapatistes comme de l’Autre
Campagne !
Liberté pour tous les membres des Écoles Normales Rurales enfermés au
Centre de Réadaptation Sociale « Francisco J. Mujica » Michoacán !
Halte à la répression et à la criminalisation des mouvements sociaux !

Courage, compagnons, continuons ainsi !

Solidairement,

Le Comité de solidarité avec les peuples du Chiapas en lutte – (CSPCL)
Les trois passants
Secrétariat international de la CNT
Collectif De BoKa En BoKa
Association Espoir Chiapas
Association Terre et Liberté pour Arauco
Comité de Solidarité avec les Indiens des Amériques – (CSIA-Nitassinan)
Fédération SUD Éducation
Union syndicale Solidaires

Diverses sources : http://radiozapatista.org/?p=7046
http://komanilel.org/2012/10/20/3519/
https://solidaridadchiapas.wordpress.com/2012/10/24/francia-mitin-ante-la-visita-de-enrique-pena-nieto/