Comité de Solidarité avec les Indiens des Amériques

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[Chiapas] Vidéo : Caravane de solidarité avec les communautés zapatistes « Comandante Abel » et « Union Hidalgo » suite aux attaques paramilitaires

publiée le 11/11/2012 par CSIA-Nitassinan

Une centaine d’indigènes déplacés par les paramilitaires au Chiapas
Attaqués par des armes à feu, ils ont dû quitter les communautés « 
Comandante Abel » et « Union Hidalgo ».

Vidéo : http://www.youtube.com/watch?v=lUTjC0nH1VI

Près d’une centaine d’indigènes, bases d’appui de l’EZLN, appartenant aux
communautés « Comandante Abel » et « Union Hidalgo », commune autonome de
« La Dignidad » au Chiapas se sont réfugiés dans d’autres villages dans
des conditions qui ont été considérées comme « graves » par le « Frayba ».

Le 8 septembre dernier, 73 personnes de la communauté « Commandant Abel »
on été déplacées sous la menaces d’armes à feu par un groupe considéré
comme paramilitaire, lié à un autre que l’on connaissait sous le nom « 
Développement, Paix et Justice » et au PRI. Entre le 6 et le 19 septembre,
le nombre des agresseurs est passé de 55 à 150, et ils ont installé un
campement à 500 mètres de la communauté. D’autres familles ont dû
abandonner « Union Hidalgo » à Sabadilla.

Une brigade d’observation, formée par des organismes civils et des
collectifs de l’Autre Campagne a visité la zone pour rencontrer les
déplacés et a constaté les faits et les a fait connaître. Notamment
plusieurs impacts de balle sur les murs de l’école autonome et des
boutiques coopératives et « elle a découvert aussi des tranchées
cimentées creusées près de la rivière à 200 mètres du village ». Grâce aux
témoignages des réfugiés eux-mêmes, on a pu identifier des armes R15.
Pendant la nuit, les agresseurs depuis leurs tranchées menacent les
villageois de leurs armes.

Deux jours avant de commencer leurs agressions , les paramilitaires se
sont réunis à San Patricio avec les fonctionnaires Eduardo Montoya,
Maximiliano Narvaez et Noé Castañon Leon, secrétaire du gouvernement, et
avec des agents de la Sécurité Publique. Après sont arrivés d’autres
individus en uniformes militaires et armés. « Il y a eu des coups de feu
et nous nous sommes jetés à terre pour sauver nos vies ». Le 8 septembre,
il y a eu tellement de coups de feu que les femmes sont parties sans
savoir où aller. Il y a eu encore plus d’individus armés et en uniformes
qui ont tiré ». Il ne reste qu’une trentaine de villageois dans la
communauté. La moitié des 147 hectares est« occupée ». À l’entrée, il y a
un contrôle de la Sécurité Publique de l’État depuis le 16 septembre, et
il a plutôt l’air d’être là pour protéger les envahisseurs. Le 18 les
policiers aussi ont tiré.

Quelques femmes se sont échappées vers la rivière. Les enfants « sont
partis vers la forêt, sans savoir par où s’enfuir ; les coups de feu
venaient de très près, claquant au dessus de nos têtes, touchant les murs
de la maison », racontèrent les femmes. L’une d’elles expliqua : « J’étais
en train de servir à la Boutique, soudain, les coups de feu ont éclaté, et
les compagnes sont sorties en désordre. Trois jours sans boire ni manger
 ». Une autre raconte : Certaines se sont cachées sous les rochers et les
arbres, deux avaient disparu, trois jours plus tard, elles ont réapparu à
San Marcos ».

Les paramilitaires ont occupé la maison de santé communautaire autonome. « 
Les terrains sont surveillés, ils essaient de nous faire évacuer les bases
d’appui. Beaucoup de nos parcelles sont envahies entre la rivière et la
forêt. Le bétail et les pâturages se perdent, les paramilitaires coupent
les clôtures, détruisent les récoltes, mais nous sèmerons de nouveau »,
annoncent-ils. Ils accusent le « mauvais gouvernement », car « c’est sa
façon de nous faire la guerre et de nous user pour nous acculer. Nous
n’abandonnerons pas la lutte et nous ne nous rendrons pas ».

La communauté de Union Hidalgo aussi « a été attaquée par les mêmes
paramilitaires.

Dans la communauté autonome de San Marcos, les observateurs ont trouvé que
les « déplacés » de Comandante Abel » étaient « dans des conditions très
précaires ». Quatre des femmes sont enceintes et craignent de faire une
fausse-couche. L’une des femmes qui avaient disparu après l’attaque
raconte : « Les balles nous poursuivaient et quand nous sommes arrivées
ici, nous en étions déjà malades. Nous ne sommes pas passées par le
chemin, mais par le ravin. J’ai senti qu’il y avait un tigre derrière moi,
je me suis perdue, j’avais l’impression que je n’étais plus de ce monde ».
Maintenant elles sont prises en charge par le personnel de santé et les
sages-femmes de San Marcos.

À Zaquitel Ojo de Agua se sont réfugiées douze autres membres de la
communauté de Union Hidalgo où il ne reste que quelques jeunes pour
s’occuper des poules, des porcs et des dindons, sans pouvoir sortir. Ces
jeunes sont menacés par des membres du PRI qui se cachent pour leur tirer
dessus. Voici leur témoignage : « Nuit et jour, grâce à un mégaphone, les
paramilitaires nous annoncent qu’ils vont nous éliminer parce que nous
sommes sur une autre ligne, hors de leur justice et de leurs lois ; s’ils
ne parviennent pas à prendre la communauté de « Comandante Abel », ils
vont nous massacrer ». Des membres de la « Junta de Buen Gobierno »(JBG :
Conseil de Bon Gouvernement) ont fait à leur tour une déclaration : « Le
gouvernement achète des gens. Ensuite, il les convainc de nous chasser de
nos terres ».

Texte traduit par Michèle
Source : http://www.jornada.unam.mx/2012/09/26/politica/023n1pol

Vidéo (version en espagnole, sous-titrée en français) :

Sous-titrage vidéo : Les trois passants et Caracol Solidario