Comité de Solidarité avec les Indiens des Amériques

Espace adhérents

[Oaxaca] Bulletin de presse N° 2 sur les prisonniers Loxichas.

publiée le 26/06/2013 par CSIA-Nitassinan

Bulletin de presse : Rapport de la brigade d’accompagnement et de visite
aux prisonniers Loxichas, 21 juin 2013.

Au peuple en général
Aux organisations honnêtes qui défendent les droits humains
Aux médias

Hier, nous nous sommes rendus au centre de réadaptation sociale n°13 à la
recherche de nos prisonniers, puisque nous supposions qu’ils s’y
trouvaient, et nous avons exigé d’y entrer.

En tant que fils et filles des prisonniers, nous avons pris l’initiative
de convoquer une brigade d’accompagnement au CEFERESO n°13, situé dans la
communauté de Mengolí de Morelos, Miahuatlán, Oaxaca. À cet appel ont
répondu des compagnonnes et compagnons solidaires avec les prisonniers de
Loxicha.

La brigade était composée de douze personnes dont les familles et amis des
prisonniers. Partis à 10h du matin du centre ville d’Oaxaca, nous sommes
arrivés au croisement du « caballito » à 11h30, puis nous avons continué à
marcher pendant trente minutes jusqu’à nous trouver face à l’entrée de la
prison n°13. Une fois arrivés nous avons été reçus par la directrice du
centre, qui a refusé de s’identifier sous couvert du droit à l’anonymat
que la loi lui accorde.

Ensuite, nous avons été entourés de policiers fédéraux qui nous ont filmés
en vidéo et ont pris des photos pour nous intimider.

Notre exigence a toujours été claire : "Nous voulons entrer voir nos
familles et nous ne partirons pas d’ici tant que nous ne les aurons pas
vues".

Après quelque minutes, l’accès à la prison n’a été permis qu’aux familles
directes. Après avoir attendu deux heures, nous avons pu voir nos
prisonniers à travers un écran, ce qu’ils appellent TV-conférence. Nous
n’avons pas eu de contact physique avec eux, la conversation s’est faite
par téléphone et a duré trente minutes.

Les prisonniers nous ont dit que c’était la police fédérale qui les avait
extraits violemment de leur cellule n°22 dans la prison d’Ixcotel (où ils
se trouvaient précédemment), en les obligeant à rester débout pendant des
heures, à l’extérieur de la prison, les mains attachées derrière le dos
dans des positions inconfortables et surveillés de près par des geôliers
et des chiens de garde.

Nous les avons vus la tête rasée et émaciés. Ils n’ont pas le droit de
sortir de leurs cellules, ne serait-ce que pour voir un rayon de soleil.
Les repas leur sont servis dans leurs cellules. Ils n’ont pas reçu jusqu’à
maintenant l’attention médicale nécessaire alors que certains d’entre eux
sont malades. Aucun n’a pu recevoir de visite.

Nous, les familles et les amis des prisonniers Loxicha, continuerons à
dénoncer l’attitude des mauvais gouvernements d’Enrique Peña Nieto et de
Gabino Cué Monteagudo qui sous consigne continuent à punir nos prisonniers
Loxichas ainsi que les familles. Nous dénonçons leur discours qui feint de
se soucier des droits de l’homme alors qu’en réalité tout démontre le
contraire.

Nous dénonçons le fait que les plans et les stratégies de sécurité sont
conçus contre la vie, qu’ils constituent un attentat contre l’humanité. La
seule raison de tout ceci est celle-ci : exercer un contrôle social afin
de permettre aux riches de devenir encore plus riches.

L’attitude systématique qui consiste à qualifier de terroristes et de
délinquants les indigènes Loxicha, fait partie d’une stratégie visant à
justifier tous les abus et les délits qui se commettent contre les
habitants de la région loxicha, et à tromper les gens en leur faisant
croire qu’il s’agit bien de terroristes qui, en conséquence, méritent
d’être enfermés dans cette prison.

Nous voulons remercier pour leur solidarité les compagnonnes et compagnons
qui nous ont accompagnés ainsi que les médias qui continuent à informer
sur notre situation.

Nous pouvons vous dire qu’à travers cette brigade nous avons pu, ne
serait-ce qu’un petit peu, rompre le cercle d’isolement auquel nos
prisonniers Loxicha ont été condamnés.

Les centres de réadaptation sociale sont des centres d’extermination !

Liberté aux prisonniers politiques et de conscience de la région loxicha !

Bulletin écrit par les familles et ami-es des prisonniers de Loxicha Juin
2013

Traduit par Les trois passants et Valérie.

Source : http://lavozdelosxiches.blogspot.fr

*NOTE URGENTE : Le vendredi 21 juin à 16h40, la fille d’Alvaro, Erika
Sebastian, a reçu un appel en provenance de la prison n°6 de l’État de
Tabasco, située à plus de Six cents km de sa ville d’Oaxaca, lui indiquant
que son père et d’autres prisonniers de Loxicha dont Agustin Luna Valencia
et Abraham Garcia Ramirez avaient été transférés encore une fois à cette
prison, considérée par les autorités comme « de moyenne sécurité ».

Plus d’infos sur : http://liberonsles.wordpress.com