Comité de Solidarité avec les Indiens des Amériques

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[Chiapas] « Je demande urgemment la libération de mon père à cause de son mauvais état de santé », déclare le fils d’Alberto Patishtán.

publiée le 29/10/2013 par CSIA-Nitassinan

Plus d’un mois après que le premier tribunal collégial de la vingtième cour siégeant à Tuxtla Gutiérrez, Chiapas, ait ratifié la condamnation à 60 ans de prison du professeur tzotzil, Alberto Patishtán Gómez, son fils Héctor Patishtán a déclaré qu’en raison des mauvaises conditions de santé de son père, il est urgent qu’il soit libéré.

Il a souligné qu’il n’est pas question de demander la grâce présidentielle ; celle-ci n’est pas la meilleure voie car il s’agirait d’un pardon gouvernemental, quand cela devrait être le contraire, ce sont eux qui devraient nous demander pardon pour ces 13 années d’injuste impunité.

Après avoir participé au forum intitulé « Chiapas, la guerre et les résistances continuent : EZLN, Alberto Patishtán et le déplacement forcé », organisé par le Programme Interculturel et d’Affaires Indigènes de l’Université Iberoaméricaine, Héctor Patishtán a précisé que quand toutes les voies juridiques s’étaient épuisées dans le pays, l’un des chemins pour obtenir la libération de son père est de recourir à la Cour Interaméricaine de Droits de l’homme (CIDH), bien qu’il existe également la possibilité de légiférer pour une loi d’amnistie.

« Nous ne tarderons pas à obtenir la libération de mon père » a déclaré confiant le jeune homme âgé de 17 ans – qui a regretté que la justice mexicaine soit faite pour servir seulement à certains. « Les classes vulnérables, les indigènes, sommes les plus blessés » ; par exemple, les prisons du Chiapas sont remplies d’indigènes accusés de délits qu’ils n’ont pas commis, mais ne parlant pas espagnol, sous torture, ils admettent les avoir commis.

« Nous sommes ouverts aux voies possibles afin d’obtenir la liberté de mon père » a déclaré son fils. De la même manière, il a remarqué que les jeunes ont entre leurs mains l’avenir du pays et ils doivent se battre pour les changements afin que les injustices ne se répètent pas comme celle commise contre son père.

« Nous, les jeunes qu’est-ce que nous pouvons attendre ? Si nous continuons sans rien faire qu’est-ce qui arrivera ? La criminalisation de la protestation sociale va continuer ainsi que les disparitions forcées. Il est temps de réfléchir et de penser ce que nous voulons. Nous, les jeunes, sommes l’espoir du Mexique et si nous voulons le transformer, il faut commencer maintenant » a-t-il déclaré.

Il a assuré que malgré son état de santé et les revers judiciaires, son père garde courage  : « Il m’a rappelé que ce qu’ils ne peuvent jamais enfermer ni tuer en prison c’est la dignité, la liberté et l’orgueil, même s’ils te condamnent à mille ans de sentence. »

Alberto Patishtán est originaire du village d’El Bosque au Chiapas, accusé d’avoir participé à une embuscade le 12 juin 2000, entre les municipalités d’El Bosque et de Simojovel dans laquelle sept policiers sont morts.

Source : Journal la Jornada, 19 octobre 2013, p. 17

Traduit par les trois passants

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Sources : http://liberonsles.wordpress.com/