Comité de Solidarité avec les Indiens des Amériques

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Guyane : après les mouvements sociaux, le point de vue autochtone...

publiée le 29/05/2017 par CSIA-Nitassinan

Pendant les mois de mars et avril derniers, la Guyane « française » a été secouée par de nombreuses manifestations et d’importants blocages qui ont fait les gros titres des journaux partout en France. Ces mouvements portaient des revendications en direction de l’État français telles que la fin des avantages fiscaux pour les entreprises spatiales afin que la Guyane puisse profiter des retombées de l’activité autour de Kourou, ou encore des moyens pour moderniser les infrastructures publiques (écoles, prisons, ...).

Le samedi 8 avril 2017, à l’appel des autochtones de Guyane, le CSIA était présent à la manifestation de soutien à la Guyane à Paris. Une dizaine de nos amis autochtones étaient là ainsi que plusieurs membres du CSIA, tous (ou presque) habillés en rouge, couleur choisie pour se démarquer de la couleur majoritaire de la manifestation qui était le noir.

Lors de cet événement, une belle place a été faite aux autochtones, tant dans la visibilité que dans les prises de parole au micro.

Malheureusement l’entente n’a duré qu’un temps car dans les semaines qui suivaient des divisions éclataient entre les autochtones et les autres collectifs. Il faut dire que derrière l’unité un temps affichée, les autochtones et les non-autochtones ont des revendications différentes et dans certains cas contradictoires, comme, par exemple, autour de la CTG (Collectivité Territoriale de Guyane), collectivité remplaçant la région et le département.

Mais le plus gros des différends se trouve sûrement dans la question de la Montagne d’or, grand projet minier porté par deux entreprises extractives canadienne et russe et soutenu par plusieurs hommes politiques français dont le président Macron.

Cette mine d’or, située sur la commune de St-Laurent du Maroni, entre deux réserves naturelles, ferait courir des risques graves à la biodiversité de la Guyane et aux modes de vie des populations locales. Le CSIA-Nitassinan a rejoint le collectif Or de question, collectif formé autour d’associations guyanaises qui demande l’abandon du projet.

Si la crise guyanaise a trouvé une fin dans l’accord signé le 21 avril avec l’état français, prévoyant notamment un plan d’urgence de 3 milliards d’euros et l’attribution de 400.000 hectares aux peuples autochtones, la résistance n’est pas terminée et les peuples autochtones sont plus que jamais mobilisés pour le respect de leurs droits et de la terre.

Nous vous proposons d’écouter le point de vue de Ludovic Pierre, jeune Kali’na de Guyane, étudiant à Bordeaux, qui a répondu à une interview du CSIA lors de la manifestation du 8 avril à Paris, il expose ainsi en quelques minutes un panorama des revendications autochtones dans cette crise guyanaise. Cette interview est écoutable à l’adresse suivante :

http://lsddm.free.fr/tr/les-voix-du-crepuscule/interviews/interview_vdc33_Guyane_Ludovic_Pierre_jeunesse_autochtone.mp3

Pascal Gregis (CSIA-Nitassinan)


ACTION !
PETITION - Président Macron, non à la mine d’or industrielle en Guyane !

En toute discrétion, l’Etat français encourage l’industrialisation de la filière aurifère en Guyane. Le projet Montagne d’Or, prévu pour 2018, deviendrait la plus grande mine du territoire français. Il aurait de graves impacts humains et environnementaux et ouvrirait la porte aux autres multinationales minières en attente !

Le CSIA-Nitassinan de cette pétition, vous aussi vous pouvez la signer : https://www.sauvonslaforet.org/petitions/1084/president-macron-non-a-la-mine-d-or-industrielle-en-guyane