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COP23 - COMMUNIQUÉ DE INDIGENOUS RISING - Réseau Environnemental Autochtone (IEN) - Climat - « L’Accord de Paris ne reconnaît pas les droits des Autochtones. »

publiée le 22/11/2017 par CSIA-Nitassinan

COMMUNIQUÉ DE INDIGENOUS RISING - 17 novembre 2017

« L’Accord de Paris ne reconnaît pas les droits des Autochtones. »

Le dernier jour de la Conférences des Parties (COP23) de la Convention des Nations Unies sur les Changements Climatiques, le Réseau Environnemental Autochtone (IEN) et ses alliés se confrontent à un long parcours pour faire respecter les droits des Autochtones dans l’Accord Climat.

Bonn, Allemagne – Aujourd’hui, le 17 novembre 2017, la 23ème session de la Conférence des Parties (COP23) de la Convention des Nations Unies sur les Changements Climatiques s’est achevée. Et alors qu’un progrès a été fait sur la plate-forme du savoir traditionnel de la Convention des Nations Unies sur les Changements Climatiques quant à l’implication des communautés locales et des peuples autochtones, les droits des peuples autochtones ne sont pas pleinement reconnus dans le document final mis en ligne de la COP23. La charge de sa mise en œuvre est laissée aux communautés locales et aux peuples autochtones.

« Le premier travail du Caucus autochtone au sein de la conférence climat des Nations Unies était concentré sur une plate-forme qui avait été mise en place à Paris en 2015, dans l’Accord de Paris. Cette plate-forme se retrouve dans la décision 1/ CP 21 paragraphe 135, avec un mandat pour faciliter l’intégration des systèmes de savoir autochtone et local ainsi que l’implication des peuples autochtones et des communautés locales liées à l’action du changement climatique, des programmes et des politiques », a dit Tom BK Goldtooth le dernier jour des discussions sur le climat à Bonn en Allemagne. « Le défi pour notre Caucus autochtone est que les pays participant à cette conférence sur le climat des Nations Unies soient très prudents dans le processus et les règles pour inclure les peuples autochtones dans un rôle décisionnel quant au fait de rendre la plate-forme opérationnelle. Nous avons besoin d’être clairs, au cours du dernier jour des deux semaines de cette 23ème session de la Conférence des Parties (COP23), de la Convention des Nations Unies sur les Changements Climatiques (UNFCCC), nos droits n’ont pas été reconnus. Le document final des parties à cette conférence dit qu’elles ne vont que « considérer leurs obligations respectives quant aux droits des peuples autochtones et des communautés locales ».

- Alberto Saldamando, avocat et expert sur les droits de l’homme et sur les droits des peuples autochtones, avec le Réseau Environnemental Autochtone, dit “Nous n’agitons pas encore le drapeau de la victoire, la plate-forme des communautés locales et des peuples autochtones ne reconnaît pas les droits des peuples autochtones au sens du terme « reconnaître » des droits de l’homme. Il « rappelle » juste la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones dans son préambule. Face à la résistance des Etats durant ces négociations à reconnaître pleinement les droits des peuples autochtones, le travail pour une meilleure reconnaissance de nos droits en tant que peuples va être difficile ». Saldamando ajoute, « La plate-forme pour le savoir traditionnel est simplement çà. Cela devrait permettre aux détenteurs du savoir autochtone de conseiller et d’informer la conférence sur le climat des Nations Unies dans l’atténuation et l’adaptation ». Bien que nous ayons espéré qu’il en soit ainsi, la plate-forme ne protège pas nécessairement les forêts et les droits. Cela doit encore être déterminé alors que nous avançons sur le chemin de sa mise en œuvre. Elle n’est d’ailleurs toujours pas mise en œuvre. Cette décision nous autorise seulement à participer à la rendre opérationnelle, à un moment dans l’avenir, lors de la prochaine COP24 de la Convention des Nations Unies sur les Changements Climatiques. Malgré ce qui a été signalé nous ne négocions pas ni ne prenons de décisions. La plate-forme ne fera que recommander ».

« Durant la conférence de la COP23 une discussion a été engagée sur l’atténuation du changement climatique et la mise en œuvre des accords passés à Paris durant la COP21. Cependant, çà a été une vraie lutte pour obtenir que les parties, les états-nations, franchissent de réelles étapes nécessaires à la prise en main du chaos que nous voyons à travers la planète. Il y a eu plus d’accent mis sur la monétisation des forêts et le commerce du carbone qu’il n’y en a eut sur la gestion de la réduction de la production des énergies fossiles, et les peuples autochtones sont en plein milieu de cela. Nous avons besoin d’une solidarité internationale pour Garder les Energies Fossiles dans le Sol et pour rejeter en tant que solution climatique le commerce du carbone. Nous devons exercer notre pouvoir en tant que citoyens du monde pour protéger les droits des autochtones, faire face au chaos climatique, et défendre l’intégrité sacrée de la Terre-Mère. Je crois fermement dans notre pouvoir collectif pour produire les changements que nous avons besoin de voir », Dallas Goldtooth, Réseau Environnemental Autochtone.

Notre point de vue est que les fausses solutions du commerce du carbone compensant les émissions de gaz à effets de serre offertes par les représentants de la Maison Blanche américaine ou du Gouverneur de Californie Jerry Brown causeront plus de mal à l’humanité et continueront à faire taire les voix autochtones et notre existence. De fausses solutions comme celles-ci sont cancéreuses et ont des impacts négatifs comme des problèmes respiratoires et des maladies auto-immunes.

- Daniel Ilario, Idle No More Baie de San Francisco : « La délégation It Takes Roots a directement fait pression sur le gouvernement de Californie durant la COP23 en demandant à ce que nous nous dégagions de la fausse solution de la tarification du carbone qui augmente la pollution à la source et viole la souveraineté autochtone. Au cours du discours du Gouverneur Jerry Brown « Nous faisons toujours partie » de l’Accord de Paris, nous nous sommes levés et avons demandé à ce que la Californie laisse les énergies fossiles dans le sol. Sa réponse, menaçant de nous mettre dans le sol, montre que les représentants du gouvernement, soutenus par les entreprises, sont prêts à mettre nos vies en péril pour protéger le système capitaliste colonial. Nous nous dressons aux côtés de nos frères et sœurs autochtones à travers le monde qui sont directement impactés par les systèmes d’extraction d’énergie extrême, et nous en tirons notre pouvoir collectif pour créer un future habitable pour les générations à venir ».

- Isabella Zizi Idle No More Baie de San Francisco : « En tant que personnes autochtones nous comprenons que marchandiser les droits de la nature et les droits de la Terre-Mère est quelque chose de mal. Cela perturbe son système naturel quand les plantes sont génétiquement modifiées et quand notre air et que les droits de l’eau sont privatisés par ceux qui ont perdu leurs enseignements originaux. Nous appelons à la demande de nos frères et sœurs à travers le monde de nous rejoindre dans ce mouvement de résistance dans vos communautés, non pas seulement dans les rues, mais dans les bureaux de gouvernance locale. Il est temps d’arrêter de blesser les peuples autochtones du nord au sud, et de reconnaître leur savoir traditionnel écologique. Nous pouvons être la solution pour offrir une vie durable à l’humanité tout entière ».

It Takes Roots - http://ittakesroots.org/

Traduction : Aurélie Journée (CSIA-Nitassinan)