Comité de Solidarité avec les Indiens des Amériques

Espace adhérents

Séminaire du Laboratoire d’Anthropologie Sociale (LAS) « Anthropologie du visuel : pratiques filmiques et anthropologiques » sur la représentation des peuples autochtones au cinéma : Rencontre avec Laura Huertas Millan (Collège de France, le 7/02/18)

publiée le 30/01/2018 par CSIA-Nitassinan

Dans le cadre du prochain séminaire du Laboratoire d’Anthropologie Sociale (LAS) « Anthropologie du visuel : pratiques filmiques et anthropologiques » sur la représentation des peuples autochtones au cinéma ,

le mercredi 7 février 2018, de 16h à 19h,

au Collège de France, 11 Place Marcelin Berthelot, salle 2
(métro : Cluny La Sorbonne, Odéon et RER : Luxembourg),

le LAS aura le plaisir d’accueillir :

l’artiste et chercheuse franco-colombienne, Laura Huertas Millan ,

Fiction ethnographique

Film « La Libertad »

L’analyse des représentations des autochtones américains depuis la colonisation donne lieu à une première série cinématographique autour de la notion d’exotisme, dont « Sans laisser de trace » (2009), « Voyage en la terre autrement dite » (2011) et « Aequador » (2012). Cette série enquête sur la naissance d’une iconographie de la « sauvagerie » persistante à travers le développement de l’ethnographie et du cinéma. La fiction est déjà présente dans ces films comme un espace de construction de récits alternatifs, un laboratoire pour décoloniser les narrations de l’Histoire.

Ainsi se précise progressivement l’idée de la « fiction ethnographique ». Faisant écho aux « ethnofictions » de Jean Rouch, la « fiction ethnographique » inclut les démarches en amont et en aval de la « ciné-transe » rouchienne, où l’immersion transculturelle va de paire avec la performance et le jeu d’acteurs. Une nouvelle série de films voit donc le jour. Le film « Sol negro » (2016) envisage les ruines d’une violence politique à travers le traumatisme intime et l’autofiction, tandis que « La Libertad » (2017, 30 ans) relie quant à lui le geste corporel du tissage au geste social de l’éthique.

Ma présentation retracera ma recherche autour de la « fiction ethnographique », en se concentrant plus précisément sur la fabrication du film « La Libertad ».

La défiance envers les images a conduit Laura Huertas Millan à une enquête sur les représentations de l’exotisme et, plus tard, sur celles de l’ethnologie en général : Sin dejar huella (2009), Voyage en la Terre Autrement Dite (2011) et Aequador (2012) trouvent dans ces iconographies des leviers vers la fiction. Ses films circulent dans des festivals internationaux de cinéma tels le FIDMarseille, les Rencontres Internationales Paris/Berlin/Madrid, 25 FPS, le Tampere film festival, le Curtas Vila do Conde. Ils sont aussi projetés dans des galeries (Edouard Manet à Gennevilliers), des musées français ou internationaux (Palais de Tokyo, le LAM, Villeneuve d’Asq), The Guggenheim Museum (New-York), Haus der Kulturen der Welt (Berlin), Le Musée national d’Art Moderne – MAMBO (Bogota), Musée d’art contemporain – MAC (Santiago de Chile). Ils sont également présentés lors d’évènements d’art contemporain comme la Biennale de Mulhouse en 2010, le Cycle Nuevas Propuestas en Colombie l’année suivante, au Printemps de septembre à Toulouse en 2012 ou encore à la Villa d’Arson en 2013, au musée du Jeu de Paume à Paris en 2017. Elle a obtenu une bourse à Harvard au Sensory ethnography lab and the Film Study Center.

Coordination :
Corinne Fortier
Anthropologue et réalisatrice
Chargée de Recherche au CNRS
Laboratoire d’Anthropologie Sociale (CNRS-EHESS-Collège de France)
3 rue d’Ulm, 75005 Paris
http://las.ehess.fr/index.php?1916