Lettre de Nitassinan n° 73 - octobre 2018 à juin 2019
publiée le 01/07/2019 par
Lettre de Nitassinan n° 73
octobre 2018 à juin 2019 - 24 pages
Comité de Solidarité avec les Indiens des Amériques
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Éditorial
Quel dénominateur commun entre résistances autochtones de l’Alaska à la Terre de Feu, droit international, défense des territoires et de l’eau, promotion des arts et cultures autochtones, campagnes de désinvestissement de projets liés à l’extractivisme et la destruction de la Terre Mère, solidarité internationale et amitié entre les peuples, manifestations et rassemblements, expositions et concerts d’artistes autochtones...? La réponse : le travail de notre association, CSIA-Nitassinan, depuis plus de 40 ans. Ce travail de solidarité n’a pu se faire que grâce à la force militante des quelques-un.e.s qui ont donné de leur temps, à vous toutes et tous en tant qu’adhérent.e.s, mais surtout grâce à la confiance et à l’amitié de dizaines d’organisations amérindiennes, de centaines de délégué.e.s autochtones des trois Amériques qui ont croisé notre chemin depuis 1978. Dans ce numéro, vous pourrez notamment trouver les interventions des délégué.e.s autochtones qui nous ont fait l’honneur de se joindre à nous pour célébrer les 40 ans du CSIA-Nitassinan en soutien aux luttes passées, présentes et à venir, ainsi que les 50 ans de la création de l’American Indian Movement (AIM). Nous vous invitons à lire les retranscriptions des interventions de ces femmes et hommes, engagé.e.s depuis de nombreuses années ou membres de la nouvelle génération militante venant d’Amérique du nord et du sud, mais aussi d’Océanie (Kanak et Maohi de Tahiti) pour partager leurs combats avec nous. De plus, trois femmes d’envergure, Winona LaDuke (Anishinabe - USA), une des déléguées présente à l’ONU en 1977 qui a inspiré la création de notre association, environnementaliste autochtone, fondatrice de l’association Honor the Earth, Ellen Gabriel Katsi’tsakwas (Mohawk du Canada), porte-parole des Mohawk de Kanesatake lors de la crise d’Oka en 1990 et ancienne présidente de l’Association des femmes autochtones du Québec et Luzmila Carpio (Quecha/Aymara), chanteuse traditionnelle, défenseure des langues et cultures quechua et aymara, ancienne ambassadrice de la république plurinationale de Bolivie en France n’ayant pu être à la Journée du 13 octobre, à cause d’empêchements irréductibles de dernière minute, ont exprimé leurs vœux et remerciements pour le travail effectué par le CSIA-Nitassinan durant ces dernières 40 années. La reconnaissance de notre association par de telles femmes guerrières pour la défense de leurs peuples nous remplit le cœur de fierté et de gratitude et nous donne la force de continuer ce combat aux côtés des peuples autochtones des Amériques et d’ailleurs. N’oublions pas que les peuples autochtones, en première ligne pour défendre la Terre- Mère, l’eau et l’environnement ont toujours, et encore plus aujourd’hui, besoin d’allié.e.s dans le contexte international et la crise climatique que vous connaissez tous et toutes. La répression s’intensifie au Brésil depuis l’élection du nouveau président Bolsonaro. Comme au Mexique et ailleurs, des dirigeant.e.s indigènes s’opposant à des mégaprojets destructeurs, souvent liés à des investissements d’entreprises ou de banques européennes, sont assassiné.e.s. Directement lié à la politique du gouvernement Macron, le projet de méga mine aurifère « Montagne d’or » menace la foret amazonienne et les communautés autochtones de Guyane. Aux États-Unis et au Canada, les communautés amérindiennes continuent à lutter contre les « Grands serpents noirs », ces oléoducs qui menacent l’eau et leurs territoires, dont la construction est notamment financée par la banque française Société Générale. Tout ces exemples nous montrent combien il est plus que jamais important de rester mobilisé.e.s aux côtés des peuples autochtones. Le CSIA-Nitassinan continuera à l’être. Soutenez activement la lutte !
Sylvain Duez-Alesandrini et Edith Patrouilleau (CSIA-Nitassinan)
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