Comité de Solidarité avec les Indiens des Amériques

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Nouveau mandat d’arrêt contre l’ancien prisonnier politique Miguel Peralta

publiée le 24/08/2022 par CSIA-Nitassinan

Un nouveau mandat d’arrêt est lancé contre l’anarchiste Miguel Peralta Betanzos

22 août 2022

Miguel Peralta Betanzos, ancien prisonnier politique et anarchiste, fait l’objet d’un nouveau mandat d’arrêt après avoir légalement purgé sa peine et avoir survécu à la prison pendant près de 5 ans.

Miguel Peralta, originaire de la communauté d’Eloxochitlán de Flores Magón dans les montagnes d’Oaxaca, au Mexique, est une fois de plus la cible de la politique répressive des représentants de l’État de sa région, qui veulent qu’il retourne en prison pour des motifs fabriqués. Miguel, ainsi que 34 autres personnes, -dont 7 sont toujours emprisonnées aujourd’hui, voir : Prisonniers politiques Eloxochitlán De Flores Magón Oaxaca- a été persécuté, poursuivi et emprisonné à Oaxaca pour meurtre et tentative de meurtre de la famille oligarque de son peuple qui , à ce jour, est impliquée dans les hautes sphères de la politique étatique et nationale, étant à leur tour des membres actifs du parti politique.

Coïncidant avec cette escalade du pouvoir, après un peu plus de deux ans après avoir obtenu sa liberté, en mars 2022, une nouvelle salle d’audience rouvre le dossier et ordonne sa nouvelle arrestation pour le priver de sa liberté dans toute prison d’Oaxaca qui a la capacité, pour la peine de 50 ans. Cette peine a été légalement et politiquement annulée, en conséquence de quoi il a obtenu sa liberté en octobre 2019.

Avec cet acte, le parti qui détient le pouvoir au Mexique réaffirme la persécution politique exercée contre Miguel et les personnes indigènes qui défendent leurs formes propres d’organisation contre un système de partis politiques détenus par des groupes de caciques à Oaxaca, en complicité avec le système judiciaire étatique et national. Qui, ensemble, ont déjà pris quatre ans de sa liberté et tentent maintenant de la lui retirer pour encore 50 ans.
Il faut mentionner que Miguel, un camarade anarchiste, après sa sortie de prison, a continué de dénoncer la fabrication de crimes et l’incarcération injuste de ses sept codétenus d’Eloxochitlán, ainsi que de ceux qui ont encore des mandats d’arrêt. Il ne s’est pas arrêté devant le système carcéral et n’est pas rentré chez lui pour vivre une vie tranquille et ignorer la situation que traversent ses compagnons. Pour nous, c’est la raison évidente pour laquelle le pouvoir considère qu’il est "nécessaire" et préventif qu’il retourne en prison.

Nous n’omettons pas non plus que l’incarcération prolongée est précisément une stratégie des États pour combattre leurs ennemis. Dans le cas du Mexique, l’emprisonnement vise clairement à priver d’une part les défenseurs du territoire et des liens communautaires de leur liberté et donc de leurs actions, et d’autre part les femmes qui luttent contre l’État patriarcal. Sur la scène mondiale, la persécution contre les anarchistes se traduit par de longues peines, comme c’est le cas des camarades de l’État italien qui ont récemment écopé d’une condamnation à perpétuité inexistante, ou le cas de Gabriel Pombo da Silva qui a également été renvoyé en prison sur la considération qu’il n’a pas « payé » sa dette même dans l’État espagnol, pour ne citer que quelques cas.

C’est pourquoi nous faisons appel à votre solidarité qui nous accompagne depuis toutes ces années, afin que vous vous prononciez contre la peine de 50 ans et la persécution contre Miguel par le régime partisan au pouvoir, et sa possible nouvelle arrestation, ainsi que pour la libération immédiate des sept prisonniers politiques d’Eloxochitlán et la fin des mandats d’arrêt contre les personnes déplacées par ce même conflit.

Nous vous demandons d’être vigilant.e.s et attentif.ve.s à toute tentative d’arrestation ou d’atteinte à l’intégrité de Miguel, de sa famille et de ses avocats.

Compte tenu du contexte d’impunité et de criminalisation qui existe à Oaxaca et dans le pays en général, nous tenons Elisa Zepeda Lagunas, son père Manuel Zepeda Cortés et leur groupe cacique-partisan pour responsables de la persécution politique et des actes de harcèlement et de répression qui se sont déchaînés contre Miguel avec cette nouvelle condamnation. Les années de peine reflètent la méchanceté avec laquelle ceux qui se battent sont persécutés, mais elles nous remplissent aussi de rage et de courage pour ne pas baisser les bras !

Arrêtez la persécution politique ! A bas les murs des prisons !
¡¡Presxs A la calle !! #LibresYa

Groupe d’appui en solidarité avec Miguel Peralta Betanzos