Comité de Solidarité avec les Indiens des Amériques

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SOGIP - Séminaire « Perspectives comparatives sur les droits des peuples autochtones » - La participation des autochtones à la gestion des ressources naturelles et culturelles : regards croisés entre l’Australie et le Canada (le 9/02/12)

publiée le 31/01/2012 par CSIA-Nitassinan

Séminaire « Perspectives comparatives sur les droits des peuples autochtones »

Jeudi 9 février 2012, 9h-13h
EHESS -190 avenue de France 75013 Paris
Salle Jean-Pierre Vernant - 8ème étage

La participation des autochtones à la gestion des ressources naturelles et culturelles : regards croisés entre l’Australie et le Canada

- Martin Préaud (postdoctorant SOGIP, LAIOS-EHESS), « Caring for Country : gouvernance autochtone et programmes de gestion environnementale dans la région australienne du Kimberley »

La région du Kimberley (nord de l’Australie Occidentale) est célèbre pour la diversité de ses paysages, ses richesses environnementales et culturelles, ainsi que pour la diversité des groupes autochtones qui l’habitent depuis 30 000 ans. A mesure que les groupes aborigènes du Kimberley se sont vus reconnaître d’importants droits et intérêts fonciers, en vertu notamment de la loi de 1993 sur le titre indigène, ils multiplient les initiatives pour la gestion des ressources naturelles et culturelles de leurs « pays ». Ces initiatives, réunies sous l’appellation « Caring for Country » sont en partie financées par les fonds gouvernementaux du programme fédérak « Caring for Our Country », notamment les Zones Protégées Aborigènes, pensées localement comme des « blackfella national parks ».

Cette présentation sera l’occasion de revenir sur la mise en œuvre de la loi sur le titre indigènes en Australie et sur les innovations en matière de gouvernance et de développement que permet la récupération officielle de terres. Je discuterai en particulier du Caring for Country Plan développé par les Aborigènes du Kimberley à travers leurs organisations et des partenariats universitaires afin de soulever les grands enjeux contemporains d’une gestion autochtone de l’environnement : exploration minière, limites de la reconnaissance juridique, protection de la biodiversité, alliances environnementales et nouvelles structures de gouvernance aux échelons local et régional.

-  Stéphane Héritier (géographe, CNRS, UMR Environnement Ville Société), « Parcs nationaux et populations locales dans l’ouest canadien : de l’exclusion à la participation »

Les parcs nationaux du Canada sont réputés pour avoir été développés afin de protéger des espaces de nature destinés ‘au bénéfice et à la jouissance du peuple canadien’. L’histoire des parcs nationaux témoigne de l’évolution du rapport à la nature, d’une approche fonctionnelle à une approche environnementale fondée sur la protection des écosystèmes et de la biodiversité. Les quatre parcs nationaux des lacs Waterton, de Banff et de Wood Buffalo en Alberta, ainsi que celui de Kootenay en Colombie-Britannique (quatre des quatorze parcs créés avant 1930, année de la Première loi sur les Parcs Nationaux) sont étudiés afin de cerner les évolutions de l’exclusion puis de l’implication progressive des populations locales, en particulier autochtones, dans la gestion des parcs. L’inclusion de ces populations et des processus de gestion collective ont été développés dans les parcs nationaux du Nord du Canada au milieu des années 1980. Ces pratiques ont été considérées comme des réussites dans ces régions du pays, mais la situation s’avère très différente dans le sud, notamment dans les parcs créés avant 1930. Mais les choses ont changé depuis que la culture et les droits autochtones ont été reconnus dans des jugements rendus par la Cour Suprême du Canada et dans la Loi constitutionnelle. Dans les quatre parcs servant de support à cette étude, l’implication des communautés autochtones et le développement de la participation s’avèrent assez lents. Des actions telles que des tables rondes et la participation à l’élaboration de sites d’interprétation et d’exposition sur l’histoire des Autochtones apparaissent comme les prémisses d’une coopération encore à construire.


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