19 janvier, San Cristobal de las Casas, Chiapas. Un commerçant tzeltal,
base d’appui de l’Armée Zapatiste de Libération Nationale (EZLN) dans la
municipalité officielle de Tenejapa, a été emprisonné dans la prison
numéro 5. Il est accusé d’être le responsable d’actes violents qui ont eut
lieu en décembre dans la communauté de Banavil, lorsqu’une cinquantaine de
membres du Parti Révolutionnaire Institutionnel ont agressé à l’arme à feu
quatre familles sympathisantes de l’EZLN et les ont expulsées de leur
maison et du village.

Le Centre des Droits Humains Fray Bartolomé de las Casas (Frayba) a émis
aujourd’hui une action urgente, dans laquelle il affirme que « Les
agressions qui ont eu lieu le 4 décembre se sont soldées par la mort de
Pedro Méndez López (priísta), la disparition d’Alonso López Luna, le
déplacement de quatre familles ‘accusées’ d’être des sympathisantes
zapatistes, l’arrestation de Lorenzo López Girón, gravement blessé et
accusé de coups et blessures, la détention arbitraire de Francisco Santiz
López, base d’appui de l’EZLN, qui n’était pas là au moment des faits, et
par six autres personnes blessées.

Selon les témoignages obtenus par le Frayba, le matin des faits, trois
femmes armées de pierres et de bâtons sont arrivées au domicile d’Alonso
et l’ont frappé lui et sa famille. Ensuite, près de 50 hommes du PRI ont
sorti Alonso et ont continué à le frapper. Ils étaient tous armés de
bâtons et d’armes à feu. Lorenzo voulant défendre son père, qui est
actuellement disparu, a reçu une balle dans la poitrine et une autre à
l’aine. Transféré dans un hôpital de la région, Lorenzo a été arrêté par
la police de l’État du Chiapas.

Les témoins indiquent que pendant l’agression, les PRIistes ont emmené
Alonso qui saignait. On ignore où il se trouve. Le 23 décembre, dans
l’ejido Mercedes, qui jouxte Banavil, un bras a été trouvé. La famille
assure qu’il s’agit de celui d’Alonso. Car elle a identifié une cicatrice
sur un doigt. La police de l’État du Chiapas, le juge municipal et le
ministère public se sont rendus sur les lieux où le bras a été trouvé les
26 et 28 et n’ont pas trouvé le corps. La famille du disparu dit qu’ils
n’ont pas fait les recherches nécessaires.

Hermann Bellinghausen
Correspondant
Journal La Jornada
Vendredi 20 janvier 2012, p.20

Traduit par Les trois passants
Informations sur les prisonniers de l’Autre Campagne :
http://liberonsles.wordpress.com/

Pour plus d’information sur l’action urgente du Centre des Droits Humains
Fray Bartolomé de las Casas (Frayba) :
http://www.frayba.org.mx/acciones_urgentes.php