Le 4 juillet 2022, lors de la première journée de la 15ème session du Mécanisme d’Experts sur les Droits des Peuples Autochtones (MEDPA), aux Nations Unies à Genève, une représentante autochtone de Sibérie s’est prononcée sur le non respect des droits de son peuple en Russie. Cette jeune femme a fermement condamné les agissements et les manquements du gouvernement de la fédération russe, et a demandé à ce que les droits inhérents aux peuples autochtones soient respectés, conformément au droit international et notamment à la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones adoptée en 2007.

Alors que son intervention se poursuivait, le représentant du gouvernement de la fédération de Russie s’est assis derrière la représentante autochtone de Sibérie, exerçant ainsi une forme d’intimidation physique sur la jeune femme. Davantage, il n’a pas hésité à l’interpeller à la fin de sa déclaration, afin de lui demander de décliner son identité. Face à l’incompréhension, à la surprise et au refus de la déléguée autochtone, le représentant de l’État russe a littéralement jeté sa carte de visite sur la table de la jeune femme, avant de retourner s’asseoir à sa place. Lors d’une déclaration ultérieure, ce dernier a affirmé que la jeune femme dénigrait la politique de la fédération de Russie et propageait des accusations infondées ; le représentant a par ailleurs réitéré ouvertement sa demande que l’identité de la jeune femme autochtone de Sibérie soit déclinée.

A l’instar du MEDPA et de Kenneth Deer, président du caucus autochtone, notre organisation, le CSIA-Nitassinan, membre de l’Alliance européenne pour l’autodétermination des peuples autochtones, tient à dénoncer de nouveau tous les comportements violents et humiliants de la domination patriarcale, dont sont tributaires encore aujourd’hui les femmes et les jeunes filles autochtones du monde, dans les Amériques et ailleurs. Alors même que plusieurs points de l’ordre du jour étaient consacrés aux violences subies par les femmes autochtones par les Etats, les multinationales, les projets extractivistes et les systèmes oppressifs coloniaux, ce comportement ne peut être que dénoncé.

Nous tenons à souligner que le MEDPA est et se doit de rester un espace sécurisé et de paix, où les défenseuses et défenseurs des droits humains autochtones peuvent s’exprimer en toute sérénité. Les comportements oppressifs ne peuvent y avoir de place, à fortiori de la part des Etats, qui, depuis bien trop longtemps, continuent à tenter d’assimiler et de soumettre les peuples autochtones au joug colonial.

Contact presse :

Délégation du CSIA-Nitassinan présente à la 15ème session du MEDPA à Genève
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