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Comité de Solidarité avec les Indiens des Amériques

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COLOMBIE : DES MILLIERS D’INDIGÈNES DÉFERLENT À BOGOTA

publiée le 07/05/2025 par Isis

La semaine dernière, durant les jours précédant le 1er mai, une grande mobilisation des peuples indigènes de Colombie a eu lieu. Suite à l’appel de 6 organisations représentantes des peuples indigènes de Colombie – dont l’ONIC - Organisation Nationale Indigène Colombienne – plus de 25.000 indigènes de toutes les régions du pays sont arrivés à la capitale Bogota pour une Minga déterminée – le mot « Minga » veut dire « mobilisation », avec le sens du « travail collectif » à des fins sociales.

Des bus bariolés – les « chivas » – ont ainsi déferlé sur Bogota de tout le pays, et un immense campement rassemblant la plupart des manifestant·e·s a pris place dans les jardins de l’Université Nationale, point d’ancrage des mobilisations colombiennes – dont la fameuse «  Place Che Guevara » et ses portraits des martyr·e·s des luttes nationales.

Les peuples indigènes souhaitaient rappeler au président actuel la longue liste des accords passés avec les gouvernements antérieurs, mais jamais appliqués. Ces accords concernent différents sujets portés de longue date par les peuples indigènes : la restitution des terres, la reconnaissance des territoires de certains peuples, la légitimation du système de santé des peuples autochtones et la gestion autonome de ce système, le refus de projets miniers, etc ...

Mais les peuples indigènes se mobilisaient également pour soutenir les efforts du président Gustavo Petro, élu il y a à peine 3 ans. Ancien guérillero du M-19 – une guérilla bolivarienne – Gustavo Petro s’est fait élire sur un programme ambitieux de réformes structurelles de la société colombienne, notamment en faveur de plus de justice sociale, vers la transition écologique, en faveur de l’agriculture paysanne, et… pour les droits des peuples indigènes. Problème : les partis conservateurs et de droite sont majoritaires au Sénat et à la Chambre des représentants, bloquant toute avancée sociale et progressiste.

Les peuples indigènes, conscients de n’avoir obtenu des droits que par les mobilisations antérieures, se sont donc mobilisés à nouveau pour rappeler à l’ensemble de la classe politique colombienne que l’application des accords passés ainsi que la mise en place des réformes portées par le président n’étaient pas négociables. Un rappel au pouvoir en général que les peuples indigènes de Colombie, après 500 ans de résistance, sont toujours capables de se mobiliser et de lutter par tous les moyens.

Source : Contre Attaque (média indépendant)